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Improbable

Elle souffre d'orgasmes répétés à cause de son pied gauche

Par Raphaëlle de Tappie

Un journaliste raconte l'histoire d'une Néerlandaise ayant souffert d'orgasmes non désirés venant son pied gauche. 

Viktor_Gladkov/iStock

Quand l’expression "prendre son pied" s’interprète littéralement. Dans son livre Sex’traordinaire, – 1 001 faits incroyables et hilarants sur la sexualité et l’amour paru il y a quelques semaines, le journaliste belge Didier Dillen, spécialisé dans la sexologie, rapporte notamment l’improbable cas d’une femme ayant eu de nombreux orgasmes non désirés à cause de son pied.

En 2013, une Néerlandaise de 55 ans se rend à l’hôpital pour se plaindre de sensations orgasmiques non désirées venant de son pied gauche. "Devant ce mystérieux phénomène, les médecins procèdent à une interview en profondeur", raconte Didier Dillen, qui relate le récit des docteurs de l’Université d’Utrecht paru dans une revue scientifique à l’époque des faits.

"Ils notent que les orgasmes pédestres éprouvés par cette dame se produisent en l’absence de tout désir ou d’excitation sexuelle, que leur durée est extrêmement courte (cinq ou six secondes environ) et leur fin abrupte, que leur fréquence est d’environ cinq ou six fois par jour", précise-t-il dans son ouvrage. Un phénomène évidemment bien peu pratique, d’autant plus que ces orgasmes non désirés sont souvent accompagnés de lubrification vaginale et de perte d’urine. 

Conséquence d’un traumatisme antérieur

Après de nombreux examens, les médecins en arrivent à la conclusion suivante : ces étranges symptômes seraient "la conséquence d’une régénération incomplète de certains nerfs lésés à la suite d’un traumatisme antérieur". En 2011, la patiente avait en effet souffert d’un sepsis (syndrome d'infection générale et grave de l'organisme par des agents pathogènes), ce qui l’avait conduite à passer trois mois en soins intensifs. Dès lors, pour elle, "les informations provenant d’une petite zone du pied seraient interprétées par le cerveau comme provenant uniquement du vagin", explique Didier Dillen. 

Fort heureusement pour la pauvre femme, les médecins parviennent à la guérir rapidement grâce à un traitement par radiofréquence pulsée combiné à des infiltrations analgésiques. S’il s’agit pour l’heure du seul cas déclaré d’orgasme du pied, cette Néerlandaise n’est pas la seule à avoir souffert d’orgasmes non voulus.

Le syndrome d’excitation génitale permanent : une maladie encore trop méconnue

En effet, plusieurs femmes à travers le monde se plaignent du syndrome d’excitation génitale permanent (SEGP). Cette maladie encore très méconnue du grand public provoque une multitude d'orgasmes en peu de temps et de façon répétée. Et si cela peut en faire rêver plus d’une sur le papier, cet état est très peu apprécié de celles qui le subissent.

Elles décrivent ainsi des sensations d’inconfort au niveau de la zone génitale, comme des brûlures, des démangeaisons ou des picotements. Le SEGP se déclenche tout seul, souvent par des vibrations, et pratiquement permanent ou intermittent. Le plus souvent, il ne se calme qu’avec la masturbation ou autre stimulation sexuelle. Toutefois, si certaines femmes jouissent vite et sont après calmées pour un temps, d’autres ne le sont absolument pas et doivent recommencer aussitôt.

En 2012, une Américaine a ainsi mis fin à ses jours après avoir eu 50 orgasmes par jour pendant seize ans soit "un toutes les 30 secondes, pendant 4, 6, voire huit heures". "Cela pourrit ma vie parce que cela me rend folle. C’est les montagnes russes permanentes dans votre corps et cela affecte vraiment votre humeur (…). Parfois quand c’est particulièrement horrible, je veux juste fermer les rideaux et ne plus jamais me lever. D’autres jours, j’arrive un peu mieux à me contrôler et je vais juste avoir dix orgasmes dans la journée. Quand cela arrive, je me dis que je pourrais retourner au travail, récupérer ma vie", racontait une autre malade deux ans plus tard dans les médias. A l’heure actuelle, on en sait encore très peu sur les causes de cette maladie, ce qui la rend extrêmement difficile à traiter.