La technologie médicale fait de plus en plus de progrès, mais les Français s’en méfient, selon une nouvelle étude de trois épidémiologistes de l'université Paris Descartes et de l'Hôtel-Dieu (Paris). L’intervention d’un médecin ou d’un autre professionnel de santé reste primordiale pour la majorité d’entre eux.
Seuls 3% des patients accepteraient une automatisation complète
Les outils proposés aux participants à l'étude étaient une analyse de photographies, des capteurs connectés, une chemise connectée et un robot, destinés respectivement à évaluer les cancers de la peau, les maladies chroniques, les soins kinésithérapiques et les urgences vitales. 35% des sondés ont estimé qu’ils ne voudraient pas se soumettre à l’une de ces technologies, et 41% n'y auraient recours "qu'à la condition que leur utilisation soit contrôlée par un être humain". Seuls 3% des patients accepteraient une automatisation complète des quatre processus.
Les réfractaires à l’intelligence artificielle redoutent un "remplacement inapproprié de l'intelligence humaine", des "risques importants de piratage" des données personnelles et un "mauvais usage des données de santé par des tiers". Les plus positifs y voient la possibilité "d'améliorer leur suivi et la réactivité des soins", de "réduire le fardeau de leur traitement" et de "faciliter le travail des soignants".
Tirer le meilleur parti de la technologie
Des arguments que l’on retrouve à propos des téléconsultations. Remboursées depuis septembre, elles peinent à séduire en France. En huit mois, 11 500 consultations à distance ont été faites, alors que le gouvernement annonçait un objectif de 500 000 pour 2019.
Pour les auteurs, leurs résultats démontrent la nécessité de mieux "prendre en compte les perceptions et les besoins des patients", pour "tirer le meilleur parti de la technologie sans remettre en cause la relation humaine dans l'acte médical, créer un fardeau supplémentaire ou s'immiscer dans la vie des patients".