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Contamination

Rage : les chauves-souris sont désormais plus dangereuses que les chiens

Par Raphaëlle de Tappie

Aux Etats-Unis, les chauves-souris présentent désormais un risque de rage bien plus élevé que les chiens. Entre 1960 et 2018, 70% des cas mortels chez les hommes ont été causés par ces animaux. 

CreativeNature_nl/iStock

Chaque année dans le monde, 59 000 personnes meurent de la rage. Parmi les cas signalés, deux sont recensés aux Etats-Unis et le plus souvent liés à des chauves-souris. En effet, d’après une étude menée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), 70% des cas mortels ayant eu lieu entre 1960 et 2018 ont été induits par ces animaux, bien loin devant les chiens.

Vaccination généralisée des animaux

En effet, alors que les chiens de compagnie représentaient un risque de rage important dans le passé, ce n’est plus le cas. Sans doute en raison de la vaccination généralisée des animaux et de la prophylaxie post-exposition (PPE), grâce auquel le virus ne peut pas pénétrer dans le système nerveux central. "Réduire la rage chez les chiens est une grande réussite des autorités sanitaires américaines mais alors que cette maladie mortelle est toujours présente chez des milliers d’animaux sauvages, il est important que les Américains soient au courant du risque", explique le Dr Robert Redfield, directeur du CDC, dans un communiqué de presse.

Toutefois, "les chauves-souris jouent un rôle essentiel dans notre écosystème et il est important que les gens sachent que la plupart des chauves-souris aux Etats-Unis ne sont pas porteuses de la rage", modère Emily Pieracci, auteure principale du rapport. "Le problème est quand les gens essaient de toucher des chauves-souris qu’ils pensent en bonne santé, car il est impossible de distinguer un animal enragé d’un simple coup d’œil. Le mieux est d’éviter tout contact avec des chauves-souris et autres animaux sauvages", explique-t-elle.

Une fois la rage déclarée, "l’issue est toujours fatale"

La rage survient le plus souvent après la morsure d’un animal contaminé, par griffure ou encore léchage sur la peau excoriée ou sur une muqueuse, explique le site de l’Institut Pasteur, qui rappelle que la contamination entre humains est très rare. Si elle n’est pas immédiatement traitée, après quelques jours ou mois d’incubation, la malade commencera à avoir des difficultés à avaler (dysphagie) et développera des troubles neuropsychiatriques de type anxiété ou agitation. Puis, quelques heures ou quelques jours après l’apparition des premiers symptômes, il tombera dans le coma et mourra le plus souvent par arrêt respiratoire. Car "l’issue est toujours fatale lorsque la maladie est déclarée", note l’Institut Pasteur.

Si quelques cas sont parfois diagnostiqués dans les pays développés, la maladie sévit surtout en Asie et en Afrique (99% des décès surviennent sur ces continents-là). Aussi, évitez le contact avec les animaux errants autant que possible quand vous voyagez en zone endémique. Avant un périple à l’autre bout du monde, la plupart des médecins recommandent également un traitement préventif contre la rage. Ce dernier repose sur une vaccination consistant en trois injections séparées de plusieurs jours. Elles peuvent être effectuées par un médecin traitant, de vaccination ou dans un centre antirabique (il en existe 90 en France) et devront ensuite être suivies de rappels à un an puis tous les 5 ans. 

Le traitement préventif ne sauve pas de la rage mais laisse plus de temps pour se rendre à l’hôpital après la morsure, ce qui, quand on voyage, est un avantage non négligeable. Par ailleurs, si vous avez déjà été traité en France, le protocole après exposition en virus en sera simplifié : vous recevrez deux doses de vaccin à titre de rappel. Ces dernières seront administrées le jour même puis trois jours plus tard. Vous n’aurez par ailleurs pas à recourir aux immunoglobulines, pas toujours disponibles ou de bonne qualité à l'étranger et le plus souvent très couteuses.