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Néphrologie

Greffe de rein : la vitamine D réduit le risque de fracture

Par Virginie Galle

La vitamine D intervient dans l'absorption du calcium et du phosphore par les intestins et par les reins.

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Chez les transplantés rénaux, la vitamine D réduit le risque de fractures, selon une nouvelle étude. Ces personnes greffées courent un risque accru de fracture en raison d'une combinaison de facteurs. Comme les reins ne fonctionnent plus, ils ne sont plus en mesure de maintenir des taux normaux d'hormones parathyroïdiennes, de vitamine D, de calcium et de phosphate dans le sang, qui sont importants pour la santé des os.

Le traitement à forte dose a été bien toléré

Dans le cadre d'une étude prospective, multicentrique, à double insu et contrôlée, les chercheurs ont assigné au hasard 536 receveurs d'une greffe de rein à 100 000 UI* (dose élevée) ou 12 000 UI (faible dose) de vitamine D toutes les deux semaines pendant deux mois, puis chaque mois pendant 22 mois. Dans l'étude, la "faible dose" correspondait à un apport minimal recommandé de 400 UI/jour.

Après 24 mois, l'incidence des fractures était significativement plus faible dans le groupe recevant la dose élevée (1% contre 4% dans le groupe recevant la dose faible). Il n'y avait aucune différence quant aux risques de diabète, de problèmes cardiaques majeurs ou de nouveaux cas de cancer. Le traitement à forte dose a été bien toléré.

Donner un rein de son vivant

Le Professeur Carmine Zoccali, président de l'ERA-EDTA, conclut : cette "étude est importante pour les néphrologues et leurs patients, car elle montre que la vitamine D à forte dose est un moyen efficace de réduire le taux de fractures après une transplantation rénale, quasiment sans risque d’effet secondaire."

Selon l'Agence de la Biomédecine, plus de 76 500 personnes souffrent d’une insuffisance rénale terminale en France. Sur les 15 470 patients en attente d’un greffon rénal en 2015, seulement 3 486 (soit une progression de 7,9 % par rapport à 2014) ont pu en bénéficier, dont 547 à partir de donneur vivant, soit 15,7 % des greffes rénales. 

Depuis 2011, la loi de bioéthique a élargi le cercle des donneurs potentiels ; il est désormais possible de donner un rein de son vivant à un membre de sa famille mais aussi à un ami proche, ce qui a permis en partie une progression de la greffe de rein de donneur vivant de 177% en 10 ans.

*En pharmacologie, l'unité internationale (UI, abréviation couramment utilisée sur les emballages des médicaments) est une unité de mesure pour la quantité d'une substance, basée sur l'activité biologique mesurée (ou son effet).