Ecarté du Tour de France qui débutera le 6 juillet prochain, après une grave chute lors de la reconnaissance du contre-la-montre du Critérium du Dauphiné Libéré le 12 juin dernier, Christopher Froome admet que son chemin de guérison sera "long". Et pour cause.
Le cycliste britannique souffre de plusieurs fractures du fémur, du coude droit, de lésions internes et de plusieurs côtes cassées. Lors d'une intervention de six heures, les médecins ont aussi remarqué des fractures au niveau d’une vertèbre et au sternum. "Le chemin à parcourir pour se remettre est long, mais cette reprise commence maintenant et je suis pleinement concentré sur le retour à mon meilleur niveau", a-t-il déclaré sur Twitter.
On the road to recovery https://t.co/JnybEgjjQC pic.twitter.com/HiOZi2h7KZ
— Chris Froome (@chrisfroome) 15 juin 2019
Toujours hospitalisé en soins intensifs "par précaution", selon l'un de ses médecins, Christopher Froome pourrait se remettre de ses blessures dans un délai de "six mois". Giorgio Gresta, l'un de ses chirurgiens, a confirmé à la Gazzetta dello Sport que le cycliste pourrait revenir "plus fort que jamais". De quoi rassurer les fans de celui qui a remporté le Tour de France à quatre reprises (2013, 2015, 2016 et 2017).
La fracture osseuse
Si les médecins sont optimistes c'est que Christopher Froome souffre en majorité de fractures et qu'aucun organe vital n'a été gravement blessé. Cependant, il faut du temps pour "réparer" un os fracturé. Les os supportent les structures corporelles, protègent les organes internes, et (en conjonction avec les muscles) facilitent le mouvement ; ils sont également impliqués dans la formation des cellules sanguines, le métabolisme du calcium, et le stockage de minéraux. On compte 206 os chez un homme adulte.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ils sont dotés d'une certaine élasticité. Une fracture survient lorsque celle-ci est soumise à une contrainte mécanique dépassant son seuil de déformation plastique. On note deux types de fracture osseuse : la fracture simple, qui engendre peu de dégâts associés (accident à basse énergie) et la fracture ouverte (traumatisme à haute énergie). Dans les deux cas, le traitement adéquat consiste à assurer rapidement une solidité osseuse. Le type de consolidation et son délai dépendent de la solution thérapeutique choisie (plâtre, plaque de compression, etc).
"L’intervention chirurgicale offre une stabilité mécaniquement supérieure à celle obtenue par un traitement conservateur, note la Revue médicale suisse. Elle est notamment indiquée lorsque le pronostic fonctionnel dépend d’une réduction anatomique stricte (certaines fractures articulaires surtout). La stabilité immédiate obtenue par un traitement chirurgical permet une guérison et une mobilisation plus précoces, mais au prix d’une procédure invasive".
La guérison osseuse
La guérison osseuse passe ensuite par plusieurs étapes : "dès les premières heures suivant le traumatisme, les cellules lésées de l’os et des tissus avoisinants vont initier un processus de guérison", ce qui dure environ une semaine. Dès les deuxième et troisième semaines, "un cal fibreux vient combler l’espace entre les berges de la fracture" et "une néovascularisation permet aux cellules souches de migrer au sein du cal nouvellement formé". Durant la troisième phase de guérison, qui survient en moyenne deux mois après le traumatisme, le cal fibreux est remplacé par un cal dur.
En juillet 2018, un chercheur canadien a découvert qu'une molécule générée par la vitamine D pouvait améliorer le processus de guérison des fractures osseuses. Cette expérience a permis de découvrir le mécanisme et les bienfaits de la molécule 24,25 (OH)2, sécrétée par le corps lors de l'absorption de la victime B. Présente dans les rayons de soleil ainsi que dans certains aliments comme les produits laitiers ou les huiles de poisson, la vitamine D permettait d'accélérer le processus de guérison des fractures osseuses, notamment parce que son absorption favorise la concentration de calcium dans notre organisme.