Le virus H7N9 n'a rien d'une petite grippe ! Alors que la menace pandémique plane toujours, une synthèse réalisée par le Center for Diseases Control and Prevention (Cdc) chinois, publiée dans The Lancet, révèle que près d'un tiers des patients admis à l'hôpital et infectés par la grippe A(H7N9) sont décédés.
En effet, une équipe de chercheurs menée par Hongjie Yu a analysé en laboratoire tous les cas de patients hospitalisés en Chine au 28 mai pour une grippe H7N9. Leur objectif, estimer le taux de mortalité des patients qui ont nécessité une prise au sein d'un hôpital. Sur les 123 cas d'infection, 37 (30%) sont morts et 56% ont été guéris. De plus, en affinant leurs données, les scientifiques ont estimé que le risque de létalité de ce virus s'élevait à 36% à l'admission à l'hôpital. Ce taux est toutefois bien inférieur à celui de la grippe H5N1 (70%). Les personnes les plus vulnérables face au virus sont les patients de 60 ans et plus.
Selon le dernier bilan fourni par les autorités chinoises le 10 juin, 131 personnes ont été infectées par le virus H7N9 en Chine, 39 en sont mortes, 14 sont toujours hospitalisés tandis que 78 ont pu regagner leur domicile. Jusqu'à présent, aucune transmission de personne à personne, et donc susceptible de déclencher une pandémie, n'a été constatée avec ce virus qui contamine les volailles, sans les rendre malades. Pourtant, comme nous le confiait récemment Nicolas Gaidet, spécialiste des oiseaux sauvages porteurs des divers virus influenza, « toutes les conditions d'une transmission interhumaine sont réunies ».