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Prévention

Alzheimer : un déficit de mémoire peut apparaître dès la vingtaine

Par Charlotte Arce

Dans les familles présentant des antécédents de maladie d’Alzheimer, les troubles de la mémoire sont susceptibles d'apparaître très tôt, dans la vingtaine.

Bulat Silvia/iStock
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Est-il possible de détecter des signes ultra-précoces de la maladie d’Alzheimer, à savoir des troubles de la mémoire, chez des personnes jeunes présentant des antécédents familiaux ? C’est ce qu’avance une nouvelle étude publiée dans la revue eLife. Menée par des chercheurs du Translational Genomics Research Institute (TGen), une filiale de City of Hope, et de l'Université de l'Arizona, elle affirme que les personnes à risque élevé de développer la maladie d'Alzheimer en raison d'antécédents familiaux pourraient présenter des déficits de la mémoire dès la vingtaine.

Diminution de la performance d'apprentissage

Touchant environ 900 000 personnes en France, la maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative liée à l’âge et qui affecte les fonctions cérébrales, en particulier la mémoire, l’attention et le langage. Forme la plus courante de démence liée à l’âge, la maladie d’Alzheimer est encore, pour l’heure, une maladie incurable. D’où la nécessité de mieux détecter les premiers indicateurs de la maladie afin de prévenir la démence chez les personnes à risque et ce, même si elles sont encore jeunes.

"Dans cette étude, nous montrons que les antécédents familiaux sont associés à une diminution de la performance d'apprentissage associée au jumelage jusqu'à quatre décennies avant l'apparition typique de la maladie d'Alzheimer", explique ainsi le Dr Matt Huentelman, professeur de neurogénomique chez TGen et auteur principal de cette étude.

Des indices à relever très tôt pour une meilleure prise en charge

Les travaux qu’il a dirigés ont porté sur 59 571 participants âgés de 18 à 85 ans au moment où ils ont commencé, en 2013. Les données ont été recueillies au moyen d’un test de mémoire par paire de mots en ligne appelé MindCrowd, une des plus importantes évaluations scientifiques au monde du fonctionnement sain du cerveau.

En analysant les données recueillies, les chercheurs ont constaté que les personnes ayant des antécédents familiaux de la maladie d'Alzheimer et qui ont moins de 65 ans ne réussissaient pas aussi bien que leurs pairs. Parmi les personnes les plus à risque, se trouvent les hommes, ainsi que les personnes dont le niveau de scolarité est faible, celle ayant du diabète, ou encore les porteurs d’une variante génétique d'ApoE, un gène associé au risque de maladie d'Alzheimer.

"Cette étude appuie les recommandations soulignant l'importance d'adopter un mode de vie sain et de bien traiter les maladies comme le diabète", insiste le Dr Joshua Talboom, co-auteur de l'étude. "Nos constatations soulignent particulièrement les effets positifs de telles interventions pour les personnes ayant des antécédents familiaux de risque de développer la maladie d'Alzheimer, ouvrant la voie à l'élaboration d'approches de réduction des risques plus ciblées pour combattre la maladie", conclut-il.