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La bonne nouvelle

Prendre des vacances serait bon pour le coeur

Par Raphaëlle de Tappie

D'après une nouvelle étude américaine, prendre des vacances serait bénéfique pour la santé cardiovasculaire. Malheureusement, de nombreuses personnes ayant droit à des congés payés n'en profitent pas. 

Nadezhda1906/iStock

Les vacances diminuent le stress et augmentent la longévité, les vacances poussent les gens à avoir une vie sexuelle plus active et épanouie

Nombreuses sont les études scientifiques à vanter les mérites des vacances et surtout d’une pause dans le travail. Une nouvelle étude parue le 17 juin dans la revue Psychology and Health nous donne une nouvelle raison de profiter encore plus pleinement des escapades estivales qui s'annoncent. D’après les chercheurs de l’Université de Syracuse, aux États-Unis, les vacances auraient un effet bénéfique pour notre cœur.

Pour en arriver à cette réjouissante conclusion, les chercheurs ont étudié 63 travailleurs ayant droit à des congés payés. Ces derniers se sont rendus au laboratoire où on leur a fait une prise de sang pendant qu’ils répondaient à un questionnaire sur leur prise de vacances au cours des douze derniers mois. Résultat : "Ce que nous avons découvert c’est que les gens qui avaient pris des vacances plus fréquemment ces douze derniers mois avaient moins de risques de développer des syndromes et des symptômes métaboliques", explique Bryce Hruska, professeur assistant à l’Université de Syracuse et auteur principal de l’étude.  

"Le syndrome métabolique est une collection de facteurs de risques pour la maladie cardiovasculaire. Plus vous en présentez, plus vous avez un risque de développer une maladie cardiovasculaire", poursuit-il. Ainsi, partir en vacances réduit le risque de développer une maladie cardiovasculaire.

De nombreuses personnes ne prennent pas les vacances auxquelles elles ont droit

Dans le détail, le syndrome métabolique, ou syndrome X, désigne la présence d’un ensemble de signes physiologiques qui accroissent le risque de diabète de type 2, de maladies cardiaques ou d’accident vasculaire cérébral (AVC). Ces signes avant-coureurs ne sont pas toujours visibles ou ressentis par le patient. On les repère lors de tests de routine. Par exemple, une personne dont les taux de glucose (sucre) et de lipides sanguins sont anormaux et dont la pression sanguine est élevée sera diagnostiquée avec un syndrome métabolique, à prendre très au sérieux pour éviter que cela ne dégénère. 

Si les chercheurs ignorent quel mécanisme est à l’œuvre pendant les vacances pour arriver à de tels bénéfices pour la santé, ces résultats prouvent l’importance des vacances pour l’organisme. "Les vacances sont possible pour près de 80% des personnes employées mais moins de la moitié d’entre elles utilisent tout le temps qui leur est offert. Nos recherches montrent pourtant que si les gens en profitaient plus, cela changerait la donne pour eux en terme de santé", conclut Bryce Hruska.

Et les Américains feraient d’autant mieux de profiter de leurs vacances qu’ils n’en ont pas beaucoup en comparaison avec nous. Ils disposent en effet d'une dizaine de jours de congés payés annuels (ça augmente avec l'ancienneté dans l'entreprise) contre 6,2 semaines en moyenne en France. Chez nous toutefois, les gens sont loin d’être fâchés avec les vacances, bien au contraire. Ainsi, selon une étude réalisée pour l'agence de voyages en ligne Opodo, en 2018, malgré un contexte économique et social terne, les Français n’étaient jamais autant partis en vacances. En effet, d’après le sondage, 66% des personnes de 15 ans et plus seraient partis en vacances cette année là. La santé cardiovasculaire des Français s’en trouvera-t-elle améliorée ?