La France a « les nouveaux médicaments et les génériques les plus chers d’Europe ». Une exception économique à laquelle s’attaquent la député européenne Michèle Rivasi, le pharmacien lanceur d’alertes Serge Rader et le désormais célèbre professeur Philippe Even. Selon une étude présentée hier par ce trio, et relayée largement dans Le Parisien, Le Figaro ou encore 20 minutes, l’assurance maladie pourrait économiser 10 milliards d’euros en trois ans, en s’attaquant, notamment, au prix des médicaments. Pour parvenir à ce chiffre, Serge Rader a comparé les prix des médicaments dans l’hexagone avec ceux pratiqués en Italie. « Le seul Plavix, fluidifiant sanguin du français Sanofi, ferait économiser 58 M€ à notre Sécu s'il était vendu au prix italien (- 50 %). Un même alignement de l'étiquette du Lucentis (premier médicament en termes de remboursement par la Sécu en 2012) réduirait la facture de l'assurance maladie de 62 M€ », relate le journaliste du Parisien.
« Ce calcul est faux, estime l’économiste de la santé Claude Le Pen, dans les colonnes du Figaro, puisqu’à chiffres comparables entre les deux pays, c’est-à-dire hors taxes et marge des pharmaciens, le coût des médicaments en France, hors non-remboursables s’élève à 25 milliards d’euros seulement ». Mais les trois accusateurs ne comptent pas que sur le prix des médicaments pour réduire la facture, et en finir avec « la gabegie ». Ils proposent aussi de « casser les prix des médicaments à faible amélioration du service médical rendu », de dissoudre le comité économique des produits de santé (CEPS) qui fixe le prix des médicaments ou encore de revoir le conditionnement des médicaments qui pousse à la surconsommation.
Des mesures qui ne font pas l’unanimité chez les économistes de la santé, selon le Figaro, qui souligne que « le problème du coût de la santé en France, ce n’est plus le médicament, mais plutôt l’hôpital. »
