En ce premier jour de soldes, les boutiques sont assaillies par des milliers de consommateurs à la recherche de bonnes affaires. Mais face aux cas d’allergies et d’irritations cutanées signalés aux autorités sanitaires après le port de vêtements et/ou de chaussures neufs, il est essentiel de rappeler l'importance de laver ses articles avant de les porter pour la première fois. Notamment les maillots de bain, les sous-vêtements et les affaires pour bébés et enfants.
Lors des soldes d'été 2018, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait identifié les substances chimiques susceptibles d’être présentes dans les articles responsables de ces problèmes de santé. Pour mener son expertise, l'Anses expliquait dans un communiqué avoir réalisé "une étude de la littérature scientifique, complétée par des essais sur un échantillonnage de vêtements neufs prélevés dans plusieurs points de vente et des chaussures ayant entrainé des plaintes de clients, pour rechercher la présence de substances irritantes ou allergisantes cutanées". Au total, une vingtaine de familles de substances chimiques avaient été recherchées dans les vêtements et une cinquantaine dans les chaussures.
Des substances chimiques nocives pour la peau
Les chercheurs ont identifié des substances chimiques telles que des nonylphénols, du nonylphénols éthoxylates ou encore du formaldéhyde. Les premières sont utilisées par l'industrie textile comme agent mouillant et détergent, mais également dans les peintures, certains cosmétiques, la production de pâtes, le traitement des métaux ou encore l'extraction et la production du pétrole.
Le formaldéhyde (ou méthanal) est utilisé comme désinfectant en médecine vétérinaire, pour assécher et/ou tuer la peau dans le traitement des verrues, pour embaumer les corps ou encore, pour fixer et conserver les cadavres tant son action est puissante. Les chercheurs ont également détecté la présence de "substances non analysées en routine, pouvant entraîner des dermatites de contact telles que la 1,4-paraphénylènediamine ou des dérivés organostanniques, ou des colorants azoïques". Certaines substances chimiques présentes dans des articles portés, comme la benzidine, le chrome VI, le nickel, la résine 4-tertbutylphénolformaldéhyde ou encore le colorant azoïque sont bien à l’origine des symptômes des participants.
Laver ses vêtements neufs avant de les porter
Christophe Rousselle, chef de l'évaluation des risques liés aux substances chimiques à l'Anses, mettait ainsi en garde contre les substances chimiques comme les nonylphénols, "qui sont à la fois des substances irritantes cutanées, toxiques pour la reproduction et des perturbateurs endocriniens". Il expliquait : "au final, on a une dizaine de substances, qui pour nous, peuvent entraîner des problèmes de santé pour les consommateurs. Il s'agit de colles, de colorants, de dérivés du chrome et du nickel dans les boutons et les fermetures, sans compter les substances pour faciliter le transport et la conservation".
De fait, "l’Anses recommande de sensibiliser les consommateurs à l’importance de laver, avant de le porter pour la première fois, tout vêtement susceptible d’entrer en contact avec la peau, en suivant les recommandations de lavage préconisées par le fabricant".