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Alerte moustiques tigres

Provence-Alpes-Côte d'Azur : 18 cas confirmés de dengue et un cas probable de Chinkungunya

Par Anaïs Col

Le moustique tigre est implanté en région PACA depuis 2004, mais ces 19 nouveaux cas ont été "importés", précise l'ARS.

frank600 /istock

18 cas confirmés de dengue et un cas probable de chikungunya ont été signalés dans la région PACA, a annoncé dans un communiqué l'Agence régionale de Santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des maladies, appelées arboviroses, transmises par le moustique tigre, implanté dans la région depuis 2004.

"Il s’agit uniquement de cas importés", précise l'ARS. En effet, l'île de la Réunion étant touchée par une importante épidémie de dengue depuis plusieurs mois, un passager a dû ramener le virus avec lui en métropole. "Ce qui risque d’arriver, c’est que ces moustiques tigres piquent des porteurs du virus et contaminent d’autres personnes", s'inquiète l'ARS, malgré une surveillance renforcée de mai à novembre. Aucun cas de Zika n'a été recensé pour le moment. 

Lors d’une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne infectée. Après une période d’incubation, l'insecte est capable de transmettre le virus à l’occasion d’une autre piqûre, à une personne saine. Il n’y a pas de transmission directe du virus d’une personne à une autre. 

Comment limiter les risques ?

Pour limiter les risques, l'ARS rappelle que c'est "en agissant au quotidien, chez soi, que nous pouvons éviter que le moustique tigre se reproduise et prolifère dans nos maisons, sur nos balcons, dans nos jardins, etc". Pour cela, "il faut détruire ses œufs et supprimer les eaux dans lesquelles la femelle pond. Elle aime tout particulièrement les petits récipients où l’eau stagne", comme les dessous de pot de fleurs, les flaques d'eau, les jouets des enfants, les récipients d'extérieur ou encore, les petits recoins humides. "Parfois quelques centilitres peuvent suffire pour qu’une femelle y dépose ses œufs".

L'ARS recommande de remplacer l'eau par du sable, de "bâcher ou recouvrir d’une moustiquaire les réserves d'eau (fût, bidon, bâche de piscine)" et de faire attention aux gîtes naturels comme les "creux d'arbres, bambous cassés dont chaque tige brisée et creuse devient alors un réceptacle". De même, l'Agence invite les Français à être vigilants et à ranger à l’abri de la pluie tout ce qui peut contenir de l’eau (seaux, arrosoirs) et à changer l’eau des plantes et des fleurs une fois par semaine, voire plus si possible.

Comment distinguer un moustique tigre ?

Sachez déjà que le moustique tigre est plus petit qu'une pièce de 1 centime : il ne mesure que quelques millimètres et a un vol assez lent qui permet de l'écraser en vol. Si vous regardez de plus près, vous verrez qu’il est noir avec des rayures blanches sur les pattes et sur l’abdomen, ce qui lui vaut son surnom de moustique tigre.

La dengue, ou la "grippe tropicale"

La dengue, aussi appelée "grippe tropicale", est une fièvre hémorragique tropicale liée à un arbovirus, transmis par la piqûre d’un moustique tigre femelle uniquement. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à 50 millions le nombre de cas annuels dans le monde, dont 500 000 cas de dengue "hémorragique", c'est à dire qui sont mortels dans plus de 2,5% des cas. La dengue est initialement présente dans les zones tropicales et subtropicales du monde.  

Les symptômes se manifestent au bout de 3 à 14 jours (en moyenne 4 à 7 jours) après la piqûre infectante. On observe alors un syndrome grippal touchant les nourrissons, les jeunes enfants et les adultes. Il n’existe aucun traitement spécifique. Si la dengue hémorragique est une complication potentiellement mortelle, le diagnostic clinique précoce et une prise en charge clinique rapide permettent souvent de sauver des vies.

Comme le souligne l'Organisation de la Santé (OMS), "on retrouve plus de 70% de la charge de morbidité imputable à cette maladie en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental. En Amérique latine et dans les Caraïbes, l’incidence comme la gravité de la maladie ont augmenté rapidement ces dernières années. L’Afrique et la Méditerranée orientale ont également enregistré davantage de flambées épidémique au cours des dix dernières années". 

Bon à savoir, si vous voyagez

Les autorités sanitaires recommandent aux personnes se rendant à La Réunion de se protéger contre les piqûres de moustique, y compris en journée, en utilisant des répulsifs pour la peau et les vêtements, et en portant des vêtements longs et amples. 

"Si une personne présente dans les 7 jours suivant son retour en métropole des signes évocateurs de la dengue (douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, éruption cutanée avec ou sans fièvre, conjonctivite), elle doit consulter un médecin et continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques, y compris en utilisant si possible une moustiquaire, afin de ne pas transmettre la maladie en métropole, si le moustique tigre est présent dans le département", conseille le ministère de la Santé