Un an et demi après le passage de trois à onze vaccins obligatoires chez les enfants de moins de deux ans, l’Agence nationale du médicament (ANSM) dresse un bilan qui se veut "rassurant".
Dans un rapport rendu public ce vendredi 28 juin, l’agence sanitaire estime en effet qu’"aucun nouveau signal de sécurité n’a été mis en évidence" après l’extension vaccinale des bébés, ce qui conforme la "sécurité d’emploi des vaccins".
Un exercice de transparence pour rassurer
Ce rapport, où sont recensés les "événements indésirables" liés à la vaccination des bébés depuis 2012, soit avant et après l’extension vaccinale, a été pensé comme un exercice de transparence destiné à rassurer "ceux qui se posaient des questions", à savoir les professionnels de santé et les parents.
En effet, le passage de 8 vaccins recommandés à obligatoires (haemophilus influenzae B, coqueluche, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole, méningocoque C et pneumocoque) avait suscité de vives inquiétudes, notamment en ce qui concernait le risque d’effets indésirables.
"On voulait voir s’il y avait un signal de pharmacovigilance qui pouvait ressortir de ce bilan : de nouveaux effets indésirables qui n'étaient pas connus" ou dont la fréquence augmentait, ou "un nombre supérieur de déclarations" en général, explique Alban Dhanani, directeur adjoint de la division de l'ANSM chargé notamment des vaccins.
Le résultat est rassurant puisqu’aucune hausse des effets indésirables ni d’apparition de nouveaux effets non répertoriés n’a été constatée par l’ANSM après le passage à 11 vaccins obligatoires.
962 effets indésirables, dont la moitié répertoriés "graves"
Ce nouveau rapport s’est fait en deux temps, d’abord en dressant un bilan de la période 2012-2017, puis en s’intéressant aux six premiers mois de l’année 2018, après l’extension vaccinale.
Durant cette première période, 962 effets indésirables ont été recensés, soit en moyenne 160 par an "pour près de 38 millions de doses de vaccins administrées". Selon l’ANSM, est qualifiée d’évènement indésirable "toute manifestation nocive et non recherchée survenant chez un nourrisson vacciné, sans préjuger d'un lien de causalité". Est quant à lui qualifié d’effet indésirable lorsqu'il y a un lien "suspecté" avec le vaccin".
La moitié de ces déclarations ont été classées comme "graves", car nécessitant généralement une hospitalisation. Les cas les plus fréquemment déclarés ont été des fièvres, des affections cutanées, des convulsions et des épisodes d'hypotonie (diminution du tonus musculaire).
"Sur l'ensemble de la période, 23 décès ont été notifiés, parmi lesquels près de la moitié sont survenus chez des enfants souffrant de lourds antécédents ou d'affections sévères pouvant expliquer l'issue fatale", détaille l'ANSM.
En revanche, au cours des six premiers mois de l’année 2018, 75 déclarations ont été faites, dont 42 graves. L’agence sanitaire précise que le nombre total de vaccins sur cette période n’est pas encore connu et que ces données sont donc provisoires.