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Prévention

Crise cardiaque chez les diabétiques : une réduction du cholestérol limite le risque de récidive

Par Thierry Borsa

Baisser le taux de cholestérol chez les diabétiques après une crise cardiaque réduirait le risque d'un nouvel accident. 

Suphaporn/iStock

Les patients diabétiques courent deux fois plus de risques d'être victimes d'un accident cardiovasculaire, crise cardiaque ou AVC. Une étude réalisée par des chercheurs de l'Imperial College London et publiée dans Lancet Diabetes et Endocrinology démontre que des injections régulières d'un médicament autre que les statines réduisant le taux de mauvais cholestérol, l'inhibiteur de la PCSK9, un médicament administré par injection qui bloque l'action d'une enzyme clé dans le foie, pourrait faire baisser le risque de récidive pour ceux qui ont déjà été victimes d'une crise cardiaque.

Un inhibiteur de la PCSK9 à la place des statines

Ces résultats proviennent d'un essai mené sur 19 000 patients ayant fait un accident cardiovasculaire alors qu'ils prenaient déjà des doses élevées de statines pour abaisser leur taux de cholestérol. Ces patients, recrutés dans 57 pays, ont été classés en trois groupes: diabétiques, pré-diabétiques et ayant un taux de sucre dans le sang normal. Tous ces patients avaient été hospitalisés après un accident cardiovasculaire. Il leur a été administré, à la place de leurs statines à hautes doses, soit de l'aliroculab (inhibiteur de la PCSK9), soit un placebo toutes les deux semaines.

Quatre mois après le début de l'essai, le taux de mauvais cholestérol (LDL) chez les patients prenant de l'alirocumab ont été réduits à une moyenne de 0,8 mmol/L par rapport à ceux prenant un placebo qui présentaient des taux de LDL de 2,25 mmol/L. Après un suivi de 2,8 ans, l'équipe a constaté que chez les diabétiques les plus exposés, le traitement par alirocumab réduisait le risque d'accident cardiovasculaire supplémentaire de 2,3% en moyenne.

Des injections efficaces mais coûteuses

Conclusion : les patients atteints de diabète qui représentent un tiers des victimes d'accidents cardiovasculaires gagneraient à bénéficier de ce traitement injectable réduisant fortement le taux de cholestérol. Une population dont l'identification est d'autant plus importante que, par rapport à un traitement anticholestérol par statines, les inhibiteurs de la PCSK9 coûtent cher.

"Ces injections sont efficaces mais coûteuses, nous devons donc envisager de les cibler chez les patients atteints de diabète pour lesquels le risque de crise cardiaque est deux fois plus élevé", souligne le Pr Kausik Ray, titulaire d'une chaire en santé publique à l'Imperial College London.