Actuellement, tout est fait pour abaisser le taux de cholestérol afin de réduire le risque de maladie cardiaque. Mais si le taux de cholestérol baisse trop, il peut aussi augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral, selon une nouvelle étude.
Personnaliser le traitement du cholestérol
Suite à une période d’observation de neuf ans, les chercheurs ont constaté que les participants dont le taux de cholestérol était inférieur à 70 mg/dL présentaient un risque plus élevé d'AVC. Pour Xiang Gao, professeur agrégé de sciences nutritionnelles, ces résultats doivent pousser à personnaliser le traitement du cholestérol.
"Comme c'est le cas pour beaucoup de choses dans le domaine de la nutrition, la modération et l'équilibre sont essentiels pour déterminer le taux optimal de cholestérol", explique-t-il. "On ne peut aller ni trop haut, ni trop bas. Et si vous présentez un risque élevé d’AVC en raison d'antécédents familiaux, d'hypertension artérielle ou de consommation excessive d'alcool, vous devriez faire très attention au taux de cholestérol", ajoute-t-il.
"Des implications importantes pour les cibles du traitement"
Son équipe a constaté que les participants dont le taux de cholestérol se situait entre 70 et 99 mg/dL présentaient un risque similaire d'AVC hémorragique. Cependant, lorsque le taux de cholestérol est descendu sous la barre des 70 mg/dL, le risque d'AVC hémorragique a augmenté considérablement. Par exemple, le risque a augmenté de 169% chez les participants dont le taux de cholestérol était inférieur à 50 mg/dL comparativement à ceux dont le taux se situait entre 70 et 99 mg/dL.
"Traditionnellement, un taux de cholestérol supérieur à 100 mg/dL était considéré comme optimal pour la population générale et inférieur chez les personnes présentant un risque élevé de maladie cardiaque", poursuit Xiang Gao. Mais "nous avons observé que le risque d'AVC hémorragique augmentait chez les personnes dont le taux de cholestérol LDL était inférieur à 70 mg/dL. Cette observation, si elle est confirmée, a des implications importantes pour les cibles du traitement", conclut-il.
En France, le cholestérol serait à l’origine d’un infarctus sur deux. Près de 20% de la population adulte a trop de cholestérol.