Dans le monde, 1,9 milliard d’adultes sont en excès de poids et plus de 650 millions d’entre eux sont obèses. Aujourd’hui, en France, près de 15% de la population de plus 20 ans est obèse, environ le tiers en surpoids et, à l’époque des plats tout préparés et des aliments transformés, ces chiffres ne sont pas prêts de diminuer.
Autre fléau du monde moderne : les troubles de sommeil, qui touchent eux aussi de plus en plus de personnes aux quatre coins du globe. Selon une étude réalisée en mars à l’occasion de la journée mondiale du sommeil, 85% des Français déclarent se réveiller au moins une fois par nuit, avec un temps d’éveil de 39 min avant de se rendormir. Or, selon une étude parue dans le International Journal of Obesity, les personnes en surpoids qui dorment mal ont du mal à perdre.
Alimentation et sommeil
Pendant un an, des chercheurs espagnols ont analysé les données médicales de près de 2000 individus âgés en moyenne de 65 ans. Ces derniers étaient tous en surpoids ou obèses et présentaient également un syndrome métabolique, un ensemble de facteurs de risques impliquant de l’hypertension, des hauts niveaux d’insuline, de bas niveaux de tolérance au glucose et des niveaux anormaux de lipides sanguins.
Tout au long de l’étude, les volontaires ont suivi un régime méditerranéen à basses calories (riche en huile d’olive, en céréales complètes et en produits laitiers fermentés), ont augmenté leur niveau d’activité physique et ont participé à des séances ayant pour but d’améliorer leur hygiène de vie. Dans le même temps, les chercheurs surveillaient leurs habitudes de sommeil.
Ceux qui dormaient moins de six heures perdaient moins de tour de taille
Résultat : au terme d’un an d’étude, ceux qui avaient rapporté ne pas réussir à dormir pendant plusieurs heures chaque nuit avaient perdu moins de poids que ceux qui avaient des schémas de sommeil plus stables. Qui plus est, les personnes qui avaient tendance à dormir moins de six heures par nuit perdaient moins en tour de taille que celles qui dormaient entre sept et neuf heures.
"Ces résultats prouvent l’importance du sommeil sur le poids et apportent des éléments pour suivre des personnes âgées en surpoids atteintes du syndrome métabolique", notent les chercheurs qui encouragent en outre les programmes de perte de poids à suivre de près le sommeil de leurs participants pour plus d’efficacité.
Ne pas assez dormir détraque notre métabolisme
Cette étude n’est pas la première à faire le lien entre obésité et manque de sommeil. L'année dernière, des chercheurs avaient ainsi démontré que le sommeil de l'enfant a une incidence sur le poids plus tard. Selon cette étude, les enfants et les adolescents manquant de sommeil ont plus tendance à prendre du poids lorsqu’ils grandissent, et risquent ainsi d’être en surpoids ou obèses une fois adultes.
Il y a quelques semaines, une autre étude a prouvé que se coucher et se lever à des heures irrégulières détraquait notre métabolisme, augmentant ainsi le risque de souffrir d’obésité, de diabète, d’hypertension, d’hypercholestérolémie ou encore d’hypercholestérolémie.
Rappelons enfin que l’obésité ou même l’embonpoint peut entraîner des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2, des troubles de règles, des douleurs d’estomac et des maux de tête. Cette maladie est également associée à un risque accru de cancer de l’utérus, des ovaires et du sein chez la femme, de la prostate chez l’homme et du côlon ainsi que de la vésicule biliaire chez les deux sexes.