C’est une véritable révolution en matière d’énergie mais son exploitation fait débat. Le gaz de schiste divise et les études sur le sujet sont observées à la loupe.
Dernière en date, celle d’un chercheur américain qui a relevé de fortes teneurs en méthane dans les eaux souterraines prélevées autour des puits de gaz non conventionnel. Cette pollution, explique Stéphane Foucart dans le Monde, concerne les abords immédiats des gisements et les zones situées jusqu’à un kilomètre autour des points de forage. A forte concentration, le méthane a des effets nuisibles pour la santé, se traduisant par des vomissements, nausées, pertes de conscience, convulsions.
Conduits par Robert Jackson (Duke University, Etats-Unis), ces travaux ont permis d’analyser l’eau issue de 141 points de prélèvement dans les nappes phréatiques du nord-est des Etats-Unis. « Environ 80 % des échantillons étudiés montrent des teneurs mesurables de méthane », relate le journal. Pour une vingtaine d’échantillons situés à moins d’une kilomètre du forage, la quantité est supérieure au seuil de préoccupation admis par les autorités sanitaires (10 mg/l). Pour une douzaine de cas, l’hydrocarbure est présent dans l’eau présumée potable à un taux engageant à « une action immédiate » (28 mg/l). Certains relevés font état d’une teneur de près de 70 mg/l.
L’exploitation du gaz de schiste en est vraisemblablement à l’origine mais la technique de fracturation hydraulique semble écartée. Les chercheurs attribuent plutôt la contamination des nappes à de mauvaises pratiques de forage. Et demandent que de nouvelles études soient lancées pour déterminer avec précision les liens de cause à effet.