Utilisé dans la prise en charge de la narcolepsie, le modafinil ne doit pas être utilisé pendant la grossesse. Dans un communiqué, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), relaie une mise en garde de l’Agence européenne des médicaments qui demande que "le risque de malformations congénitales soit ajouté dans la notice du médicament".
Trouble du sommeil rare, la narcolepsie se caractérise par des accès d’assoupissement survenant brutalement au cours de la journée, souvent accompagnés d’attaques de perte du tonus musculaire.
Privilégier les alternatives non médicamenteuses
Les personnes souffrant de narcolepsie peuvent se faire prescrire du modafanil, mais uniquement par des neurologues ou par des centres du sommeil. Ce traitement, commercialisé sous le nom de Modiodal, fait donc aujourd’hui l’objet de nouvelles recommandations à destination des femmes enceintes après que des cas de malformations survenus chez des enfants aux États-Unis soient suspectés d’y être liés, ainsi qu’à ses génériques.
Jusqu’ici, il était précisé dans la notice que le Modiodal n’était "pas recommandé" au cours de la grossesse. Désormais, il est demandé aux médecins de "ne pas prescrire de modafinil chez les femmes enceintes et de privilégier les alternatives non médicamenteuses (approches comportementales, hygiène de sommeil et des siestes programmées au cours de la journée)".
L’ANSM précise aussi que "les femmes en âge d’avoir des enfants et traitées par modafinil doivent utiliser une contraception efficace", tout en leur conseillant d’utiliser d’autres méthodes contraceptives que celles à base d’hormones (pilules tout dosage confondu, implants, DIU hormonal et patchs), ces dernières pouvant être moins efficaces à cause du modafinil.
Enfin, l’agence sanitaire recommande de poursuivre la contraception deux mois après l’arrêt d’un traitement de modafinil pour écarter tout risque de malformation en cas de grossesse.