Faire du sport améliore les fonctions cognitives et retarde le déclin cérébral, aide à combattre les effets néfastes d’un job aux horaires décalés et à lutter contre la dépression. Tout le monde le sait, l’exercice physique est bon pour la santé physique et mentale. Et cette semaine, une nouvelle étude met en avant ses bienfaits.
D’après des travaux récemment parus dans le journal eLife, l’équivalent d’un match de basket par semaine suffirait à booster les fonctions d’un gène renforçant les connexions entre les neurones et l’hippocampe, la région du cerveau associée avec l’apprentissage et la mémoire.
"En tant que neuroscientifiques, ce n’est pas que nous ne nous intéressons pas au cœur et aux muscles mais nous voulions savoir les bienfaits de l’exercice spécifiquement sur le cerveau", explique Gary Westbrook scientifique au OHSU Volume Institute et professeur de neurologie à l’Ecole de Médecine d’OSHU à Portland dans l’Oregon (Etats-Unis) qui a conduit l’étude.
Une augmentation des synapses dans l’hippocampe
Pour leur expérience, ses collègues et lui ont fait courir des souris sédentaires sur des roues. Les rongeurs ont parcouru quelques kilomètres en deux heures. Au cours de l’activité sportive, un gène ressortait en particulier, Mtss1L, qui provoque la flexion de la membrane cellulaire et favorise l'augmentation de petites excroissances sur les neurones appelées épines dendritiques, où se forment les synapses.
Ainsi, nul besoin de faire du sport tout le temps. Faire de l’exercice à court terme, l’équivalent d’un match de basket par semaine provoquerait une augmentation des synapses dans l’hippocampe. Ce qui suffit à amorcer l’apprentissage du cerveau. "Faire de l’exercice n’est pas cher, vous n’avez pas forcément besoin d’une salle de sport chic ou de courir 16 km par jour", se réjouit Gary Westbrook. Ses collègues et lui prévoient désormais de combiner des exercices aigus avec des tâches d'apprentissage pour mieux comprendre l'impact du sport sur la mémoire.
Après trois mois de sport intensif, un cerveau plus performant
Il ne s’agit pas de la première étude à faire le lien entre activité physique et mémoire. En 2013, des scientifiques du Maryland (Etats-Unis) avaient découvert que 12 semaines de tapis roulant changeaient la façon dont le cerveau des participants fonctionnait. En effet, les zones impliquées dans la mémoire sémantique (notre connaissance du monde et notre culture générale) étaient moins actives au cours des tests. Après trois mois de sport intensif, le cerveau avait besoin de moins de ressources pour accéder aux souvenirs, il était donc devenu plus performant.
Quelques années plus tard, ces chercheurs ont voulu voir les effets qu'avaient l’exercice physique à court terme sur la mémoire. Etonnamment, ils ont découvert cette fois qu’une première session de vélo chez les participants de leur étude provoquait un pic d’activité cérébral. Des résultats qui annoncent le remodelage du tissu qui, avec un exercice continu, renforcera par la suite le centre de mémoire, expliquaient-ils.