Rendre leur voix à ceux qui l’ont perdue à la suite d’accidents ou de problèmes de santé. Telle est la prouesse qu’a réussi à accomplir l’entreprise Acapela, spécialisée dans les voix digitales. Grâce à l’intelligence artificielle de son application My Own Voice, la société toulousaine vient de rendre sa voix à Maurice Foissac un habitant d’Occitanie incapable de parler suite à une ablation des cordes vocales et de la langue.
Par le biais d’un algorithme, Acapela reproduit l’empreinte vocale du patient en lui faisant enregistrer 350 phrases spécifiques conçues par des linguistes. "Quelques jours avant son opération, Maurice a enregistré sa voix une dernière fois", explique France 3 dans un reportage sur le sujet. Ce processus a pris une heure. Deux jours plus tard, sa voix, ses intonations, son accent du Sud, avait été traduits en voix de synthèse.
Aujourd’hui, l’échange vocal se fait grâce à une tablette où le malade écrit puis tout est retranscrit avec sa propre voix. "La valeur ajoutée de cette solution c’est surtout de pouvoir prendre la parole quand on est plusieurs à discuter. Par contre, il faut que les autres se taisent quand je parle", explique Maurice à France 3.
Une solution peu connue en France
"On a des travaux qui sont en cours sur l’intelligence artificielle et qui permettent de créer de façon plus rapide et facile des nouvelles voix de synthèse. Ces travaux là nous permettent dans le même temps d’améliorer la qualité et d’imiter la parole humaine de plus en plus fidèle", explique l’entreprise.
"La voix, c’est important pour une personne et ses proches. Cela pose le problème de l’identité vocale dans un monde où l’Homme communique de plus en plus avec des objets connectés. Notre solution est peu connue en France car le système de santé est centralisé vers les institutions, contrairement aux Etats-Unis où nous sommes sollicités par les associations", précise Rémy Cadic, président d’Acapela, cité par 20 Minutes.
"Nous travaillons aussi avec les enfants, en particulier les autistes pour leur permettre de s’exprimer. Nous privilégions pour ces voix les mots d’enfant pour qu’ils gardent leur identité d’enfant pour parler avec leurs copains", ajoute Cédric Cadic.
Un service disponible dans 13 langues différentes
Si cela fait déjà des années que les synthèses vocales sont utilisées, la particularité de My Own Voice "est de reconstituer la voix de la personne. C’est très original et intéressant", explique le médecin de Maurice Foissac. "Le service ne demande aucune compétence ni équipement particulier, si ce n’est un ordinateur, un micro-casque et une connexion Internet", fait valoir la société sur son site internet.
Le service, disponible dans 13 langues différentes, est gratuit de la création au test, ce dernier pouvant durer jusqu'à trois mois, est-il précisé. Une fois le client satisfait du résultat, il devra payer 999 euros pour l'utiliser de façon illimitée.
Outre ses travaux dans l'accessibilité, Acapela fournit depuis trente ans les voix qui assistent nos trajets quotidiens (bus, métro, tram toulousain, GPS), les serveurs vocaux ou les robots assistants. Ces voix digitales sont traduites dans 30 langues à travers le monde.