Des millions de personnes sont atteintes de psychoses à travers le monde. Si la schizophrénie est la maladie mentale la plus connue, les crises psychotiques peuvent intervenir dans un contexte de dépression profonde, d’épisode maniaque chez une personne bipolaire ou encore de crise abandonnique chez un patient borderline. Ainsi, les psychoses prennent des formes diverses et variées ce qui les rend particulièrement difficiles à diagnostiquer et à traiter correctement.
Une nouvelle étude parue dans le American Journal of Psychiatry nous en apprend toutefois un peu plus sur leur formation cérébrale. D’après les chercheurs, des variations dans les plexus choroïdes, qui forment les structures où le liquide cérébro-spinal (LCS) est sécrété, pourraient jouer un rôle.
Que sont les plexus choroïdes ?
Les plexus choroïdes forment une barrière entre le cerveau et le LCS qui aide à filtrer les toxines et empêche les composants sanguins d’entrer dans le cerveau tout en autorisant le passage de molécules impliquées dans le système immunitaire.
Pour leur étude, des chercheurs du Centre Médical Beth Israel Deaconess à Boston (Etats-Unis) ont suivi deux groupes. Le premier était constitué de personnes atteintes de psychoses ou directement apparentées à des malades, tandis que le second regroupait des volontaires nullement concernés par ces troubles. En scannant le cerveau des participants, les scientifiques ont découvert que les plexus choroïdes étaient plus importants chez les malades, un peu plus importants chez les personnes apparentées à des malades et "normaux" chez les autres.
Des recherches plus approfondies doivent avoir lieu
Qui plus est, des volumes de plexus choroïdes plus larges étaient associés à moins de matière grise, un volume des amygdales plus petit, des scores cognitifs plus faibles, un volume ventriculaire plus conséquent et des niveaux de connexions neuronales plus bas, notent les chercheurs.
Autre observation importante : les participants avec des plexus choroïdes plus importants avaient des hauts niveaux de cellules signalétiques interleukine 6 (IL6) capables de traverser les barrières entre le cerveau, le sang et le liquide cérébro-spinale. Or, les gens souffrant de schizophrénie et de troubles bipolaires sont connus pour avoir des niveaux plus élevés de IL-6. Ainsi, bien que des recherches plus approfondies doivent avoir lieu, cette étude montre un probable lien entre volume de plexus choroïdes plus important et psychose.
En France, 600 000 personnes atteintes de schizophrénie
La psychose se caractérise par un état où le patient peine à différencier ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Au cours d’une phase psychotique, il expérimente désillusions et hallucinations. Il tient des propos incohérents, souffre d’insomnies et tombe parfois dans la dépression. Généralement, les signes annonciateurs d’une psychose apparaissent à la fin de l’adolescence.
La forme la plus courante de psychose chronique est la schizophrénie. Cette maladie apparait le plus souvent autour de la vingtaine et touche 0,7% de la population mondiale dont 600 000 personnes en France. Au cours des premières années, elle évolue par phase aiguës avant de se stabiliser avec des symptômes résiduels d’intensité variable en fonction du malade. Car tout dépend bien sûr de la qualité du soutien psychosocial, de son accès aux soins et de sa prise en charge.
Ainsi, selon l’Inserm, après quelques années de traitement, environ un tiers des patients sont en rémission durable et peuvent même reprendre une vie sociale, affective et professionnelle normale. Rappelons toutefois que le trouble psychotique n’est pas toujours le signe d’une maladie mentale. Il peut également être engendré par un abus d’alcool ou de drogue, une mauvaise réaction à un traitement médicamenteux ou même un manque important de sommeil sur le long terme.