Chaque année, 3 000 femmes sont touchées par le cancer du col de l’utérus. Depuis plusieurs années, le dépistage est organisé en France pour détecter la maladie au plus tôt. Les femmes de 25 à 65 ans doivent réaliser un frottis vaginal à intervalles réguliers. Depuis le jeudi 11 juillet, les directives de la Haute autorité de santé (HAS) ont été modifiées : l’organisme recommande désormais de privilégier le test HPV au frottis chez les femmes de plus de 30 ans.
Le dépistage : un outil de prévention efficace
80 % des hommes et des femmes sont infectés une fois dans leur vie par le papillomavirus humain (HPV). Dans la plupart des cas, l’infection disparaît sans complication. Pour les autres, elle peut être à l’origine d’un cancer. D’après l’Institut national du cancer, 90% des cas de cancer du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage.
Le test HPV est plus efficace pour les femmes de plus de 30 ans
Depuis 2010, la HAS recommande à toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans de se faire dépister régulièrement. L’examen prend la forme d’un frottis qui permet de prélever des cellules du col de l’utérus pour analyser ensuite leur morphologie et détecter des lésions pré-cancéreuses. Jeudi 11 juillet, les recommandations de dépistage ont changé : pour les femmes de plus de 30 ans, le test HPV est privilégié en première intention. Ce dernier est aussi réalisé grâce à un prélèvement cervico-utérin mais il permet de de mesurer la présence du HPV, en particulier les formes associées à un haut risque de cancer. Contrairement à l’examen cytologique, à faire tous les trois ans, le test HPV peut être réalisé tous les 5 ans.
"Dans environ 20 à 30% des cas, le frottis ne va pas détecter les lésions précancéreuses, explique le Dr Joseph Monsonego, gynécologue et membre du collectif HPV Maintenant. Le test HPV n’ignore pas de lésion précancéreuse dans plus de 99% des cas". Chez les femmes jeunes, ces constats ne sont pas valables car le pic d’infection au papillomavirus se situe vers 25 ans : or, toutes les formes du virus ne provoquent pas de lésions cancéreuses et certaines infections disparaissent naturellement. Pour les femmes de moins de 30 ans, la HAS suggère de maintenir l’examen cytologique.
Vers un auto-dépistage ?
Les propositions de l’organisme vont plus loin pour les femmes trentenaires : certaines d’entre elles pourraient avoir recours à l’auto-test dans le cas où elles sont éloignées des structures médicales ou ne se font pas dépister régulièrement. Des kits permettent de réaliser soi-même le prélèvement vaginal. Ces recommandations doivent maintenant être examinées au Ministère de la santé, qui décidera, ou non, de modifier l’organisation du dépistage.