Lorsqu’une personne souffre d’une maladie, cela a généralement un impact sur ses proches. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, ce sont les capacités cognitives qui sont concernées. Dans la revue eLife, des chercheurs montrent que les personnes dont un proche est atteint de la maladie ont des difficultés cognitives, mais cela ne serait pas irrémédiable.
Un exercice de mémorisation
Près de 60 000 personnes ont répondu à un questionnaire en ligne concernant leur éducation, leur âge, leur santé et l’historique de la maladie d’Alzheimer dans leur famille. Les chercheurs ont ensuite testé leur capacités cognitives : tous devaient mémoriser 12 paires de mots puis restituer les mots manquants dans un exercice. Les personnes qui avaient un proche atteint d’Alzheimer, un frère, une sœur ou un parent, retrouvaient 2,5 fois moins de mots en comparaison à ceux dont aucun proche n’était atteint de la maladie.
Des facteurs aggravants
Les difficultés cognitives sont encore plus importantes chez les personnes diabétiques dont l’un de proches est atteint d’Alzheimer. Ce qui n’a pas étonné l’équipe de recherche car "le diabète est lié à une aggravation du déficit cognitif dans la maladie d’Alzheimer". Un autre résultat de la recherche n’a pas surpris les scientifiques : parmi tous les proches de malades, les personnes, porteuses du gène ApoE, lié au risque d’Alzheimer, avaient de moins bons résultats, en comparaison aux non-porteurs. L’expression de ce gène est fortement lié à la mémoire et aux capacités cognitives.
Des solutions pour lutter contre le déclin cognitif
Les chercheurs ne sont pas pessimistes face à ces constats : il est possible de remédier à ce déclin cognitif. Un niveau d’éducation élevé compenserait le risque de troubles cognitifs des proches d’un malade d’Alzheimer. "Notre étude montre l’importance d’avoir un mode de vie sain, des maladies correctement soignées, comme le diabète, et de construire des 'réservoirs' d’apprentissage et de mémoire grâce à l’éducation pour réduire le déclin cognitif", concluent-ils.