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Cuture versus Nature

Démences : une bonne hygiène de vie diminuerait les risques chez les personnes prédisposées

Par Raphaëlle de Tappie

Avoir une hygiène de vie saine pourrait permettre aux personnes génétiquement prédisposées de diminuer de 32% le risque de démence.

KatarzynaBialasiewicz/iStock

A l’heure actuelle, 50 millions de personnes sont atteintes de démences dans le monde. D’après la Fondation Recherche Médicale (FRM), le nombre de cas devrait presque doubler tous les 20 ans, notamment en raison du vieillissement de la population. Parmi ces malades, 60 à 70% souffrent d’Alzheimer (900 000 patients sont touchés en France) qui se manifeste d’abord le plus souvent par des troubles de la mémoire. L’accomplissement des tâches quotidiennes devient ensuite plus difficile et s’adapter à de nouvelles situations quasiment impossible, le rapport au temps et aux lieux étant de plus en plus confus.

Toutefois, d’après une étude parue dans la revue JAMA Network et présentée à la Conférence de l’Association Internationale d’Alzheimer à Los Angeles aux Etats-Unis, adopter un mode de vie sain pourrait permettre de réduire le risque de démence de 32% chez les personnes génétiquement à risque.  

Des chercheurs de l’Université d’Exter, d’Oxford (Royaume-Uni), du Michigan (Etats-Unis) et d’Australie du Sud (Australie) ont analysé les données de 196 383 adultes d’ascendance européenne âgés de 60 ans et plus. Ils y ont identifié 1 769 cas de démence sur une période de suivi de huit ans. Au cours de leur étude, ils ont divisé les participants en trois groupes : le premier présentait des risque génétiques de démence forts, le deuxième des risques intermédiaires et le troisième des risques faibles. 

Une étude qui va à l’encontre "de l’image fataliste de la démence" 

Pour examiner le style de vie des personnes suivies, les chercheurs les ont également regroupées en catégorie "favorable", "intermédiaire" et "non favorable" en fonction de leur régime alimentaire, de leur activité physique et de leur consommation de cigarette et d’alcool. Résultat des courses : vivre sainement était associé à un risque de démence moindre dans tous les groupes génétiquement à risque. Dans le détail, les participants présentant un fort risque génétique et une mauvaise hygiène de vie avaient presque trois fois plus de risques de développer une démence que ceux présentant un faible risque génétique et menant une hygiène de vie saine. 

"C’est la première étude qui montre à quel point vous pouvez diminuer votre risque génétique de démence en menant une vie saine. Nos découvertes sont excitantes car elles montrent que nous pouvons agir pour diminuer nos risques génétiques de démence. S’en tenir à un mode de vie sain était associé à un risque réduit de démence quel que soit le risque génétique", explique le Docteur Elbieta Kuma de l’Ecole de médecine de l’Université d’Exter qui a mené l’étude. 

"Cette recherche délivre un message important qui va à l’encontre de l’image fataliste de la démence. De nombreuses personnes croient qu’elles vont forcément tomber dans la démence à cause de leurs gènes. Toutefois, il est prouvé que vous pouvez substantiellement réduire votre risque de démence en ayant une hygiène de vie saine", renchérit son collègue Dr David Llewellyn. 

Le sport pour ralentir le déclin cérébral 

D’autres études ont toutefois déjà prouvé qu’il était possible de réduire le risque de démence en prenant soin de son hygiène de vie. Plusieurs recherches ont notamment montré l’impact du sport sur la déficience cognitive. En effet, l’irisine, une hormone et protéine relâchée par l'exercice physique, aiderait à renforcer sa mémoire à court terme, prévenant ainsi le déclin cérébral. 

En avril, des chercheurs ont également découvert que même l’alimentation pouvait changer la progression de la maladie. D’après des travaux parus dans le Journal of The Alzheimer’s Disease, un régime cétogène, pauvre en glucides et riches en graisses, pourrait en effet booster les réflexes cognitifs des personnes montrant des signes précoces de démence.