Aujourd’hui dans le monde, le cancer colorectal est le troisième plus courant après le celui du sein et de la prostate et le deuxième plus meurtrier après celui du poumon. En France, il touche et tue chaque année respectivement 45 000 et 28 000 personnes. A échelle mondiale, le cancer du sein est quant à lui est le plus fréquent chez la femme. En 2017, près de 60 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en France et, cette même année, la maladie a tué 12 000 personnes.
Toutefois, changer ses habitudes alimentaires pourraient diminuer les risques de développer un cancer colorectal ou du sein, assurent des chercheurs espagnols. D’après leur étude parue dans la revue Nutriments, suivre un régime pro-inflammatoire et antioxydant augmenterait les risques de développer un cancer colorectal ou du sein.
Les scientifiques de différents Instituts ont suivi la population espagnole dans 12 provinces différentes grâce à l’indice inflammatoire alimentaire et la capacité anti-oxydante totale non-enzymatique, deux outils utiles pour estimer le potentiel antioxydant et inflammatoire d’un régime alimentaire. Pour mener l’étude, les chercheurs ont comparé 1 852 cas de cancers colorectaux et 1 567 cas de cancers du sein avec respectivement 3 3447 et 1487 cas de contrôle.
Presque deux fois plus de risques de développer un cancer colorectal
"Nous nous sommes concentrés sur le rôle de l’alimentation, et particulièrement sur ses capacités inflammatoires et anti-oxydantes, étant donné qu’il y a des preuves comme quoi les inflammations chroniques et le stress oxydatif ont une influence sur le développement de ces deux types de cancers", explique le dr Victor Moreno, chef du groupe de recherche sur le cancer colorectal à l’Institut de Recherche Biomédical Bellvitge.
Résultat des observations : "les participants qui ont suivi le régime pro-inflammatoire avaient presque deux fois plus de risques de développer un cancer colorectal", explique le dr Mireia Obón-Santacana, auteure principale de l’étude. "D’un autre côté, nous n’avons pas examiné une augmentation significative dans le cancer du sein. C’est pourquoi nous devons mener plus d’études pour vérifier s’il y a vraiment une corrélation avec d’autres facteurs", note-elle.
Ainsi, "suivre un régime pro-inflammatoire et pro-oxydant présente un risque très important pour le cancer du colon. L’aspect positif c’est que c’est un facteur modifiable et qui peut donc être changé", explique Mireia Obón. Un régime pro-inflammatoire se caractérise généralement par la consommation de glucides raffinés, de viande rouge transformée, et de graisses saturées ou trans. Dans un régime anti-oxydant, la consommation de légumes, légumineuses, fruits et noix prédomine.
Un régime dont les mérites sont souvent vantés par la science
"Afin d’empêcher des cancers comme cela, il est très important de suivre les recommandations des agences officielles et internationales. Nous devrions réorienter nos habitudes alimentaires vers un régime méditerranéen, riche en fruits et en légumes, en noix, en céréales complètes et en huiles saines", conseille-t-elle.
Mais ses collègues et elles ne sont pas les seuls à s’intéresser au régime méditerranéen, qui se caractérise également par une forte consommation de poisson et de produits laitiers, une consommation modérée d’œufs et de vin et une consommation faible de viande. Ces derniers mois, de nombreuses études se sont penchées sur les bienfaits de cette alimentation.
En avril, une étude a prouvé que ce régime était le plus efficace pour perdre du poids. Un mois plus tard, des scientifiques ont démontré que le suivre tout au long de sa vie pourrait protéger les personnes âgées contre la dépression. Outre ces deux études récentes, ce type d'alimentation a aussi démontré ses bienfaits sur les performances physiques, la santé cognitive, le risque cardiovasculaire, la grossesse, le cancer du sein, l'ostéoporose, la qualité du sperme, la ménopause, la cirrhose du foie, la FIV ou encore le surpoids.