Il ne suffira plus de s'inquiéter seulement en cas de pression artérielle systolique (le chiffre supérieur dans la lecture de la pression artérielle) élevée. Une pression diastolique (le chiffre du bas dans la lecture de la tension) élevée est elle aussi, et de façon indépendante, un marqueur de risque cardiovasculaire. C'est ce que révèle une étude menée par Kaiser Permanente et publiée le 18 juillet dans le New England Journal of Medicine.
36 millions de lectures de tension artérielle
Cette très grande étude comprenant plus de 36 millions de lectures de tension artérielle sur plus d'un million de personnes va ainsi à l'encontre de décennies de recherche selon lesquelles l'hypertension artérielle systolique était la plus susceptible d'entraîner des effets indésirables. Cela a eu pour effet de concentrer les outils d'estimation du risque et les directives de cardiologie sur le nombre supérieur (systolique), certains experts estimant même que le nombre inférieur (diastolique) pourrait être "raisonnablement ignoré".
Les chercheurs de Kaiser Permanente ont constaté que bien que la pression systolique ait un impact plus important, les deux pressions, systolique et diastolique, influaient fortement sur le risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral.
"Dans tous les cas, les pressions systolique et diastolique sont importantes"
"Cette recherche apporte une grande quantité de données sur une question fondamentale et donne une réponse aussi claire : dans tous les cas, les pressions systolique et diastolique sont importantes", souligne l'auteur principal Alexander C.Flint.
La pression systolique mesure la force avec laquelle le coeur pompe le sang dans les artères alors que la pression diastolique indique la pression exercée sur les artères lorsque le coeur est au repos entre les battements.
Une justification à de nouvelles directives
Le Dr Flint affirme que cette découverte des impacts similaires des deux composants de la pression artérielle sur un risque cardiovasculaire au seuil inférieur de 130/80 apporte une justification aux modifications apportées récemment aux directives de l'American College of Cardiology et de l'American Hearth Association qui préconise un resserrement de la pression artérielle contrôlée chez les patients à haut risque souffrant d'hypertension.