Le terme "wasping" ne vous dit probablement rien, pourtant, il est devenu le cauchemar des autorités américaines.
Cette nouvelle pratique qui se développe outre-Atlantique, est en effet particulièrement dangereuse : elle consiste à inhaler comme une drogue de l’insecticide en bombe, le plus souvent un aérosol anti-guêpes, afin d’obtenir les mêmes effets psychotiques et hallucinatoires que la méthamphétamine. Pour décupler les effets, certains n’hésitent d’ailleurs pas à combiner la prise l’insecticide à la drogue de synthèse en l’inhalant ou en se l’injectant par voie intraveineuse.
De graves risques neurologiques
Si la pratique est encore peu courante dans certains États américains, d’autres ont constaté une recrudescence de la pratique du "wasping ". C’est le cas de la Virginie-Occidentale, à l’est du pays, et plus particulièrement dans le comté de Boone, où au moins trois cas d’overdose à l’insecticide ont été recensés au cours de la semaine écoulée.
"Nous le voyons dans les rues du comté de Boone", a déclaré le sergent Charles Sutphin au site WCHS Eyewitness News. "D'après ce qu'on nous dit, si vous l'utilisez, tout peut bien aller la première et la deuxième fois. Mais la troisième fois, votre corps peut faire une réaction allergique et vous tuer."
Et pour cause, ces bombes insecticides contiennent des pyréthrinoïdes, des substances chimiques synthétique dérivée de celles naturellement présentes dans les fleurs de chrysanthème. Les pyréthrinoïdes bloquent le système nerveux des guêpes, ce qui les étourdit et les tue. Chez l’humain, ces substances sont moins toxiques mais ont pour effet de bloquer la signalisation nerveuse, ce qui entraîne un effet psychotique, voire hallucinatoire. À fortes doses, les pyréthrinoïdes peuvent provoquer des vertiges, des maux de tête, des nausées, des contractions musculaires et lors d'empoisonnement peuvent apparaître des tremblements, une salivation et des convulsions. "C'est une solution peu coûteuse, et vous ne savez pas quel en sera le résultat final", met en garde le sergent Sutphin.
La crainte d’une épidémie
Si le comté de Boone est particulièrement touché cet été par le "wasping", la pratique a déjà été observée auparavant. L’an dernier, à Indianapolis, les pompiers ont signalé avoir traité plusieurs appels par jour concernant des personnes utilisant des bombes insecticides à usage intensif pour "se défoncer". Ils ont raconté à ABC Action News que des personnes se trouvaient dans des états catatoniques, incapables de respirer, parfois à peine capables de parler ou de marcher, et souffrant de nombreux autres effets indésirables.
"Ils ressemblaient à des zombies", avait déclaré en mars 2018 Chris Major, commandant du service des incendies d'Indianapolis. "Certains se sont même allongés avant de manger de l’herbe et ont déchiré leurs vêtements."