Le blister a parlé. Selon les analyses, il ne contient aucune trace de Zopiclone dans la tablette de Furosémide 40 mg du laboratoire Teva. Autrement dit, il n’y avait pas de somnifère dans la plaquette de diurétiques.
Que s’est-il passé le 7 juin lorsqu’un pharmacien de Saint-Malo alerte le laboratoire qu’il y a eu une inversion de comprimés dans une des boîtes de Furosémide ? « Le pharmacien et sa préparatrice, qui avaient confirmé leur version dans les médias la semaine dernière, ont été réentendus par les enquêteurs en début de semaine », expliquent Laetitia Clavreul et Simon Piel dans le journal le Monde.
Ce signalement, aujourd’hui fragilisé par les analyses, est pourtant à l’origine de l’alerte qui conduira finalement au retrait de toutes les boîtes de Furosémide en circulation. Près de 10 000 d’entre elles ont déjà été ouvertes et aucune anomalie n’a été constatée par les huissiers. De même, les analyses toxicologiques menées dans le cadre de deux décès suspects à Marseille et à Toulon n’ont rien donné.
L’enquête préliminaire du Parquet de Paris, ouverte le 12 juin, est toujours en cours, précise le quotidien, mais il y a de fortes probabilités pour que l’affaire soit finalement classée. D’ailleurs, le directeur de l’Agence nationale de sécurité du médicament avait lui-même sifflé la fin de l’alerte le 20 juin en précisant que le risque sanitaire était écarté. Alors pour devancer les questions sur la disproportion entre l’alerte et le dispositif radical mis en place, Dominique Maraninchi s’était expliqué : « Il ne faut pas stigmatiser, il faut au contraire protéger les donneurs d'alerte, des personnes importantes, consciencieuses et qui permettent éventuellement de repérer un phénomène sanitaire ». Mais à force de crier au loup…