Indispensable pour une bonne santé, la vitamine D a peut-être son rôle à jouer dans le ralentissement de la progression du diabète de type 2.
Alors qu’en France, 3,3 millions de personnes sont traitées pour un diabète, et que 90% d’entre elles souffrent d’un diabète de type 2, une nouvelle étude publiée dans le European Journal of Endocrinology pourrait bien changer la donne dans la maîtrise de cette maladie, caractérisée par un taux anormalement élevé et chronique de sucre dans le sang.
Selon l’équipe de la Dre Claudia Gagnon, de l’Université de Laval, au Québec, une supplémentation en vitamine D permettrait d’améliorer l’action de l’insuline chez les personnes souffrant de diabète de type 2, et ainsi de ralentir la progression de la maladie.
Une nette amélioration de la fonction métabolique
Aussi appelé diabète non insulino-dépendant, le diabète de type 2 est caractérisé par une hypoglycémie chronique, elle-même causée par un manque d’insuline. Cette hormone, produite par le pancréas, permet de réguler naturellement le taux de glucose dans le sang. En cas de diabète de type 2, les cellules du corps deviennent moins sensibles à l'insuline. Par conséquent, l'insuline ne peut pas contrôler la glycémie de manière aussi efficace.
Dans le cadre de cette nouvelle étude, les chercheurs ont examiné l'effet de la supplémentation en vitamine D sur le métabolisme du glucose chez les patients nouvellement diagnostiqués avec un diabète de type 2 ou identifiés comme présentant un risque élevé de développer la maladie. Ils ont mesuré les marqueurs de la fonction insulinique et du métabolisme du glucose avant la supplémentation, puis six mois après une supplémentation en vitamine D à forte dose (environ 5 à 10 fois la dose recommandée).
Ils ont alors pu constater que cette supplémentation a considérablement amélioré l’action de l’insuline dans le tissu musculaire et ce, en seulement six mois. Pourtant, précisent-ils, seuls 46% des participants présentaient un faible taux de vitamine D au début de l'étude.
Des résultats à confirmer
D’autres travaux s’étaient déjà penchés sur le rôle joué par la vitamine D chez les personnes diabétiques. L’an dernier, une étude publiée dans PLOS One avait montré qu’une carence en vitamine D était associée à un risque accru de développer un diabète de type 2. Cependant, aucune étude n’avait jusqu’ici constaté d’amélioration de la fonction métabolique en cas de supplémentation.
"La raison pour laquelle nous avons constaté une amélioration du métabolisme du glucose à la suite d'une supplémentation en vitamine D chez les personnes à risque élevé de diabète ou chez celles qui viennent de recevoir un diagnostic de diabète, alors que d'autres études n'ont pas réussi à démontrer un effet chez les personnes atteintes de diabète de type 2 depuis longtemps n'est pas claire", reconnaît le Dr Gagnon. "Cela pourrait être dû au fait que les améliorations de la fonction métabolique sont plus difficiles à détecter chez les personnes atteintes d'une maladie à long terme ou qu'un traitement plus long est nécessaire pour en constater les bienfaits."
Selon elle, d’autres recherches sont désormais nécessaires pour évaluer les facteurs cliniques ou génétiques individuels qui pourraient influencer la façon dont les diabétiques répondent à la supplémentation en vitamine D. Il est aussi nécessaire d’évaluer sur le long terme son effet positif sur le métabolisme. "D'ici là, je suggère de suivre les recommandations actuelles en matière de supplémentation en vitamine D", conclut la chercheuse.