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Vapotage

Cigarette électronique : l’OMS la juge « incontestablement nocive »

Par Charlotte Arce

Dans un rapport présenté le 26 juillet, l’Organisation mondiale de la santé estime que les cigarettes électroniques sont "incontestablement nocives" et appelle à une régulation de leur commercialisation.

diego_cervo/iStock

Vapoter pour remplacer la cigarette ou même pour arrêter de fumer ? Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ça n’est pas une bonne idée.

Dans un rapport présenté vendredi 26 juillet à Rio de Janeiro (Brésil), l’institution dépendant de l’ONU juge en effet que la e-cigarette est loin d’être une alternative saine au tabac en la considérant comme "incontestablement nocive".

Si l’OMS reconnaît que vapoter expose les utilisateurs à moins de substances toxiques que ceux fumant des cigarettes combustibles, elle affirme que ces e-cigarettes présentent également des "risques pour la santé". Elle déconseille donc ces dispositifs à ceux qui chercheraient à arrêter de fumer.

La désinformation, une "menace actuelle et réelle"

Si les études concernant les méfaits de la cigarette électronique sur la santé se suivent sans parvenir aux mêmes conclusions, l’OMS a tranché. Selon elle, la cigarette électronique fait l’objet de nombreuses fake news véhiculées par l’industrie du tabac. Ces campagnes de désinformation constitueraient une "menace actuelle et réelle".

Pourtant, reconnaît l’OMS, les preuves disponibles sur la nocivité des cigarettes électroniques "ne sont pas concluantes". "Bien que le niveau de risque associé aux Sean (système électronique d'administration de nicotine) n'ait pas été mesuré de manière concluante, les Sean sont incontestablement nocifs et devront donc être régulés", juge l’Organisation mondiale de la santé.

Déjà, le 31 mai dernier, à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac, l’OMS appelait à davantage de prudence dans l’usage des cigarettes électroniques et mettait en garde contre les informations souvent contradictoires à leur sujet.

"La cigarette électronique pourrait être moins dangereuse que le tabac, expliquait alors le docteur Vinayak Prasad, directeur du département des maladies non-transmissibles à l’OMS, à RFI. Mais on ne sait pas vraiment à quel point (…) Je compare ça à une chute : au lieu de tomber du 7e étage avec la cigarette normale, vous tombez du 3e étage avec la cigarette électronique. La question est : est-ce que vous allez survivre pour autant ?"

Plusieurs études ont ainsi pointé les conséquences néfastes des cigarettes électroniques sur la santé. L’une a conclu que certains arômes augmentent le risque de maladies cardiovasculaires, tandis qu’une autre affirme que le vapotage provoque une inflammation pulmonaire semblable à celle produite par le tabac.

Pas de preuve de son efficacité pour arrêter de fumer

Enfin, estime l’OMS dans son rapport, il n’existe actuellement pas suffisamment de preuves que le vapotage est efficace pour arrêter de fumer. "Dans la plupart des pays où elles sont disponibles, les utilisateurs (d'e-cigarettes) continuent en général de fumer des cigarettes combustibles en même temps, ce qui présente très peu, voire aucun impact positif" sur la réduction des risques sanitaires, conclut l’agence internationale de santé.

À ce sujet, les études divergent aussi. En février dernier, une étude publiée dans la revue JAMA concluait que "l'usage de la cigarette électronique est associé à un risque accru d'initiation et de consommation de cigarettes classiques, particulièrement chez les jeunes à faible risque". A contrario, une étude de l’Office national des statistiques (ONS) britanniques déclarait en 2014 que les e-cigarettes sont consommées presque exclusivement par des fumeurs et des anciens fumeurs.