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Prévention

Une amibe « dévoreuse du cerveau » tue un homme dans un parc aquatique

Par Raphaëlle de Tappie

En Caroline du Nord, aux Etats-Unis, un homme est mort d'une méningo-encéphalite amibienne primitive dix jours après avoir été contaminé par une amibe "dévoreuse de cerveau" dans un parc aquatique. Explications. 

Dr_Microbe/iStock

Quand une visite au parc d’attraction vire au cauchemar. Le 25 juillet dernier, un Américain est décédé après s’être rendu dans un parc aquatique de Caroline du Nord (Etats-Unis) où il a attrapé une amibe, la Naegleria fowleri, plus connue sous le nom d’amibe "dévoreuse du cerveau", ont rapporté les autorités sanitaires de Caroline du Nord dans un communiqué de presse. En cinquante ans, cette infection rarissime a été diagnostiquée 310 fois dans le monde et seules quatre personnes en ont réchappé.

Le 12 juillet, Eddie Grey, 59 ans ans, se rend au parc aquatique de Fantasy Lake dans le comté de Cumberland. Alors qu’il se baigne, l’amibe Naegleria fowleri, que l’on retrouve dans des eaux chaudes (plus de 25 °C) et stagnantes, pénètre dans son nez. La contamination provoque une méningo-encéphalite amibienne primitive : le micro-organisme invisible à l’oeil nu pénètre dans le cerveau en remontant le nerf olfactif et détruit le tissu cérébral. Cinq jours plus tard, les premiers symptômes apparaissent : l'homme se met à vomir et souffre d’atroces migraines et convulsions avant de tomber dans le coma. Dix jours plus tard, Eddie Grey décède par dépression respiratoire. 

"Nos condoléances vont à sa famille et à ses proches. La population devrait être au courant que cet organisme est présent dans les eaux chaudes des lacs, rivières et sources chaudes que l’on retrouve en Caroline du Nord, donc soyez prudents quand vous nagez ou vous amusez en pratiquant des sports nautiques", déclare Zack Moore, épidemiologiste de l’Etat de Caroline du Nord dans un communiqué de presse. 

Seules quatre personnes ont survécu à cette infection dans le monde 

Fort heureusement, la torture qu’a subie Eddie Grey a été vécue par très peu de personnes dans le monde. Car cette infection létale est très rare dans 95% des cas. En 2014, l’Agence française sanitaire révélait que 310 cas auraient été diagnostiqués dans le monde en cinquante ans. Selon le ministère de la Santé américain, entre 1962 et 2018, Naegleria fowleri a infecté 145 personnes dans le pays. En 2014, les autorités sanitaires ont lancé une alerte en Louisiane après avoir découvert une amibe mortelle dans le circuit d’eau de quatre communes. Face à cette menace réelle et croissante, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont édité des fiches à destination de la population. 

En 2016, un hôpital de Floride a réussi à sauver in extremis un adolescent de 16 ans contaminé grâce à une combinaison d'antimicrobiens, un coma artificiel et un placement en hypothermie. Ce patient "est une des quatre personnes connues pour avoir survécu aux Etats-Unis au cours des 50 dernières années", se félicite alors l’hôpital. 

Un seul cas déclaré en France en 2008 

En France, un seul cas a été déclaré : en 2008 un garçon de 9 ans est mort d’une méningite après s’être baigné dans un bassin alimenté par une source d’eau chaude en Guadeloupe où la bactérie avait été détectée. Des analyses ont ensuite confirmé des traces dans le liquide céphalo-rachidien de la victime. 

Mais malheureusement, la présence de Naegleria fowleri dans des eaux douces étant naturelle, cette dernière ne peut pas être éradiquée des lacs et des rivières, expliquent les autorités de santé américaines. Le micro-organisme peut également être détecté dans les réseaux d’eau potable mais reste inoffensif lorsqu’il est ingéré par la bouche. Aussi, si vous vous trouvez dans un milieu aquatique qu’il affectionne (où l’eau stagne et est très chaude), évitez de laissez de l’eau s’infiltrer dans votre nez.