Le témoignage du pharmacien de Saint-Malo qui avait assuré avoir trouvé un somnifère dans une plaquette du diurétique Furosémide ramenée par une cliente est à nouveau fragilisé ! Récupéré par les enquêteurs, ce blister a été soumis à des analyses chimiques, et aucune trace de Zopiclone n'y a été trouvée. Résultat, l'enquête préliminaire ouverte à Paris sur la supposée erreur de conditionnement été classée sans suite pour absence d'infraction, a annoncé vendredi le parquet.
« Aucun des éléments qui nous sont remontés n'ont permis de poursuivre l'enquête », a indiqué à l'Agence Presse Médicale une porte-parole du parquet de Paris. Alors, l'alerte lancée par le pharmacien retombe-t-elle comme un soufflé ?
Possible, car l'autre raison du classement sans suite de ce dossier, c'est que tous les résultats des analyses toxicologiques menées dans le cadre de trois des six enquêtes préliminaires ouvertes après des décès suspects se sont révélés négatifs. D'ailleurs, pour l'Agence du médicament (Ansm) la question ne se pose même plus, elle-même ayant déjà sonné la fin de l'alerte le 20 juin.
Pour rappel, suite à cette alerte, deux lots du diurétique identifiés comme problématiques ont d'abord été rappelés, avant que l'intégralité des lots ne soit retirée du marché. Très rapidement, le site de conditionnement de Teva de Sens (Yonne), où Furosémide Teva et Zopiclone Teva ont été conditionnés, a été perquisitionné. « Cette perquisition aussi n'a rien donné », indique également la porte-parole du parquet. Cette dernière a par ailleurs ajouté que le pharmacien et sa préparatrice avaient été entendus en début de semaine par les enquêteurs, sans apporter plus de précisions.
Enfin, comme on l'imagine, du côté du groupe pharmaceutique Teva France, c'est le soulagement. Le laboratoire israélien s'est d'ailleurs félicité dans un communiqué publié vendredi soir du classement de l'affaire. « Le site de production de Sens n'est en rien impliqué dans la soi-disant substitution », a-t-il commenté. Pourtant, le laboratoire continue comme toujours de défendre les actions mises en place à la suite de l'alerte lancée par le pharmacien d'Ille-et-Vilaine. « Teva rappelle que la décision de rappel a été prise en 24 heures, après six conversations téléphoniques circonstanciées et documentées avec le pharmacien initiateur de cette alerte de substitution. Teva a estimé, et estime encore, qu'il était de sa responsabilité de retirer son médicament de la vente car la sécurité des patients est une priorité », conclut-il.