Neutraliser une protéine pour empêcher le cancer de se développer : tel est le projet d’une équipe de recherche québécoise. Dans Nature Communications, des chercheurs canadiens publient les résultats de leur étude sur les cellules du cancer. Ils ont découvert qu’une protéine, baptisée Ran, contribue largement au développement des métastases.
Bloquer l’action de Ran pour empêcher le déplacement des cellules cancéreuses
Dans des travaux précédents, l’équipe de recherche a constaté que lorsque la protéine Ran est désactivée chez la souris, les tumeurs disparaissent. Pour réaliser leur étude, ils ont utilisé des tissus prélevés chez différentes femmes atteintes d’un cancer de l’ovaire. Cela leur a permis d’étudier les différences cellulaires entre des cancers de gravité variables. Les scientifiques ont découvert que Ran permet à une autre protéine, RhoA, de se déplacer dans l’organisme, or cette seconde protéine est à l’origine de la fabrication des métastases. Lorsque Ran est désactivée, RhoA ne peut plus déplacer les cellules cancéreuses. Pour les chercheuses, cela permettrait de diminuer le nombre de métastases.
Un traitement potentiellement bénéfique pour d’autres types de cancer
"L'une des grandes difficultés, avec le cancer de l'ovaire, consiste à le dépister rapidement, et il faut donc se tourner vers de nouveaux traitements pour augmenter l'espérance de vie des patientes", explique Anne-Marie Mes-Masson, co-auteure de la recherche. Des essais doivent être menés chez l’humain prochainement et le traitement pourrait permettre de soigner d’autres cancers notamment celui du sein et du pancréas.
En 2018, plus de 5 000 cas de cancer de l’ovaire ont été diagnostiqués en France et près de 3 500 femmes en sont décédées. C’est la quatrième cause de décès par cancer chez les femmes.