D'après une étude de la Mayo Clinic de Rochester, publiée dans la revue Mayo Clinic Proceedings, de nombreux Américains atteints de diabète reçoivent un traitement hypoglycémiant trop important, ce qui augmente le risque d’hypoglycémie grave avec des taux de sucre dans le sang anormalement bas.
"L’hypoglycémie est un des effets négatifs les plus communs du traitement contre le diabète, avec des conséquences immédiates et à long terme sur la santé, explique Rozalina McCoy, auteure principale de l’étude. L’hypoglycémie sévère est associée à une mortalité plus élevée et une augmentation du risque de maladie cardiovasculaire, de déficience cognitive, de chutes et de fractures".
Des millions de patients recevraient un traitement inadapté
Selon les résultats de l’étude, aux Etats-Unis, les personnes souffrant de diabète reçoivent souvent un traitement trop intense par rapport à ce que leurs niveaux d’hémoglobine A1C exigent.
Dans la cohorte de patients étudiée, ces traitements hypoglycémiants trop intenses ont conduit à 4 774 hospitalisations et 4 804 visites aux urgences sur une période de deux ans.
Plus largement, les chercheurs ont estimé à 10.7 million le nombre d’adultes souffrant de diabète ayant des taux d’hémoglobine A1C dans la fourchette recommandée (moins de 7%). Parmi eux, 22% atteignent ces niveaux grâce à un traitement hypoglycémiant intense. Ce qui signifie que 2,3 millions de personnes atteintes de diabète ont reçu un traitement trop intense entre 2011 et 2014.
En France, 5% de la population prend des médicaments pour le diabète
"Il est nécessaire d’aligner les traitements avec la situation clinique du patient, sa situation psychosociale et la réalité de sa vie quotidienne pour s’assurer qu’ils sont en phase avec ses objectifs, ses préférences et ses valeurs," explique McCoy.
"Il est aussi important tout d’abord de s’assurer qu’on ne sous-traite pas nos patients souffrant de diabète mais aussi de s’assurer qu’on ne les sur-traite pas car sous-traitement et surtraitement sont mauvais pour leur santé," continue-t-elle.
En France, en 2016, 3,3 millions de personnes étaient traitées pharmacologiquement pour un diabète, soit 5 % de la population, selon les chiffres de Santé Publique France.