La perte de mémoire liée au vieillissement aurait pour cause ... les battements du coeur! C'est ce que démontre un modèle présenté par des chercheurs suédois qui explique le lien entre ces battements du coeur et un certain déclin cognitif : chaque pulsation cardiaque, à mesure que les grandes artères du corps se raidissent, endommagerait les plus petits vaisseaux sanguins du cerveau.
Si la détérioration de la mémoire avec l'âge, même parmi les personnes qui sont épargnées par les maladies neurodégénératives comme Alzheimer, est un fait établi tout comme la relation entre le vieillissement du corps et celui du cerveau, la nature de cette association n'est pas exactement connue.
"Nous suggérons une série d'événements sur la relation entre le vieillissement du cerveau et des vaisseaux", explique le professeur Lars Nyberg, créateurs avec son équipe d'un modèle présenté dans la revue Trends in Cognitive Sciences.
Les plus petits vaisseaux sanguins endommagés
Ses travaux démontrent qu'à mesure que le corps vieillit, les grandes artères telles que l'aorte se rigidifient et perdent une grande partie de leur capacité à absorber l'augmentation de la pression sanguine générée par les battements du coeur qui éjectent le sang vers les artères. Conséquence, à chaque battement, l'augmentation de la pression sanguine "frappe" directement des vaisseaux sanguins plus petits, par exemple ceux du cerveau. Les plus petits vaisseaux sanguins du cerveau, les capillaires, sont ainsi soumis à un stress qui endommage les cellules qui jouent un rôle important dans la régulation du flux sanguin. Et lorsque ces plus petits vaisseaux sanguins sont endommagés, cela nuit à l'apport sanguin au cerveau lors de processus cognitifs exigeants.
L'hippocampe à proximité des grandes artères
Selon le modèle des chercheurs suédois, l'hippocampe cérébrale est particulièrement vulnérable. Or c'est cette partie du cerveau qui gère la mémoire épisodique, c'est à dire la capacité à se souvenir d'événements passés. La vulnérabilité de l'hippocampe est due au fait qu'il se trouve à proximité des grandes artères et qu'il est donc exposé à une charge accrue lorsque la pression sanguine augmente.
Chez une personne jeune et en bonne santé, les pulsations sont douces. Mais chez une personne vieillissante, elles peuvent être si puissantes qu'elles affectent les tissus cérébraux et peuvent endommager l'irrigation sanguine des processus de la mémoire.