Le thé vert est de plus en plus tendance et de plus en plus produit dans le monde. Très riche en gallate d'épigallocatéchine (EGCG), de la famille des catéchines, de puissants antioxydants, il aurait, si l’on en croit toutes les les publicités, des propriétés détoxifiantes et de drainage incroyables. Certains évoquent même des vertus anti-cancer. Pourtant, d’après un rapport réalisé par le World Cancer Research Fund (WCRF) et l'American Institute for Cancer Research (AICR), on ne dispose pas d'aucune preuve scientifique pour affirmer cela. Qui plus est, aucun bénéfice n’a pu être associé à la consommation de thé vert pendant les traitements contre le cancer.
Entre 2012 et 2018, 24 méta-analyses ont été réalisées sur le sujet. Et si des études menées sur des animaux de laboratoire ou des cellules en culture montrent que le thé vert ou des extraits de thé verts riches en riches en catéchines pourraient réduire la multiplication de cellules tumorales à forte dose, ces hypothèses n’ont pas été vérifiées chez l’humain.
Au contraire, il semblerait que le thé vert puisse interférer avec certains traitements médicamenteux. D’après les chercheurs, il pourrait augmenter la toxicité de traitements de chimiothérapie et réduire leur efficacité ainsi que celle de la radiothérapie.
Risque de toxicité hépatique
Qui plus est, le thé vert diminue l’absorption de fer. Il est donc recommandé de le boire en dehors des repas et en quantité limitée. Si vous en consommez très régulièrement, préférez les thés verts provenant de l’agriculture biologique afin de ne pas trop vous exposer aux pesticides.
Enfin, d’après un avis publié en 2018 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur les compléments alimentaires à base de catéchines de thé vert, une forte consommation de thé vert (800 mg par jour) peut entraîner des risques de toxicité hépatique. Le Haut Conseil invite donc à la prudence en matière de compléments alimentaires, à ne surtout pas consommer sans prescription médicales.
Laisser tiédir le thé avant de le consommer
Mais le thé vert présente toutefois certaines vertus prouvées par la science. Plusieurs chercheurs ont ainsi démontré qu’il aidait à prévenir l’obésité et à protéger des inflammations intestinales. Dans une récente étude publiée dans le Journal of Nutritional Biochemistry, des scientifiques ont notamment découvert que les intestins de souris se portaient mieux avec une alimentation composée à 2% de thé vert. Les rongeurs avaient une meilleure imperméabilité de l’intestin et leur microbiote était de meilleure qualité (les bactéries sont plus saines).
"Cette étude prouve que le thé vert encourage la croissance de bonnes bactéries intestinales, ce qui conduit à une série d'avantages qui réduisent considérablement le risque d'obésité", écrivaient ainsi les chercheurs qui voudraient désormais tester cette théorie sur les humains.
En France, où café et thé représentent 28% des boissons consommées par les adultes après l’eau du robinet ou en bouteilles (51%), les autorités sanitaires recommandent de laisser tiédir les breuvages chauds avant de les ingérer. Car consommer régulièrement des boissons à plus de 65 °C, augmente le risque de cancer de l'œsophage.