L’Organisation mondiale de la santé estime qu’il pourrait y avoir trois fois plus de cas de démence d’ici 30 ans. Pour les chercheurs à travers le monde, il y a urgence à trouver des traitements efficaces. Au sein de l’université de Plymouth, une équipe de recherche explore une piste nouvelle : utiliser l’autophagie des cellules pour lutter contre la dégénérescence neurologique. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications.
Insight into cells’ ‘self-eating’ process could pave the way for new dementia treatments https://t.co/rJ5aQBeYcG #WednesdayWisdom pic.twitter.com/WBiI7IKCen
— University of Plymouth (@PlymUni) August 21, 2019
Différentes protéines sont impliquées
Une cellule humaine a la capacité de s’auto-manger lorsqu’elle est infectée par un virus ou une bactérie. L’équipe de recherche souhaite appliquer ce processus pour détruire les protéines responsables de la démence. Pour l’instant, ils ont travaillé pour mieux comprendre comment l’autophagie cellulaire fonctionne. Les chercheurs ont constaté que lorsque les cellules s’auto-détruisent, une protéine, appelée p62, a un rôle important : elle aide au regroupement de certaines molécules et à la séparation d’autres. Son travail est facilité par l’action d’une autre protéine appelée DAXX. En s’intéressant à ces différentes molécules, les chercheurs veulent comprendre comment utiliser ce processus pour cibler les protéines responsables de la dégénérescence neuronale. "La prochaine étape pour nous est d’appliquer la théorie scientifique sur des cellules humaines, explique le Dr Shouqing Luo, auteur principal de cette recherche, ainsi nous pourrons comprendre comment l’interaction des protéines et le rôle de DAXX influent sur la dégénérescence neuronale."
Un processus découvert dans les années 1960
L'autophagie cellulaire a été découverte dans les années 1960. Plus de cinquante ans plus tard, en 2016, le professeur japonais Yoshinori Oshumi a reçu le Prix Nobel de physiologie et de médecine pour ses travaux sur ce processus. Il a notamment permis de comprendre le fonctionnement de l'autophagie cellulaire et son intérêt ou son lien avec certaines pathologies. En plus de la démence, elle pourrait être utilisée en oncologie.