Améliorer le dépistage des cancers permet de mieux les prendre en charge et de réduire leur taux de mortalité. À l’Institut Pasteur, des chercheurs travaillent sur un nouveau test de dépistage pour le cancer du col de l’utérus. Ils en présentent les caractéristiques dans The Journal of Molecular Diagnostics.
Des chercheurs de l’Institut Pasteur décrivent une nouvelle approche diagnostique du #cancer du col de l'utérus, capable de déterminer le type #HPV et d’identifier les marqueurs précancéreux. @ElsevierNews https://t.co/r658E5IaF9
— Institut Pasteur (@institutpasteur) August 13, 2019
Le frottis ou le test HPV ?
Le frottis est l’examen le plus courant pour détecter un cancer du col de l’utérus. Son objectif est de déterminer la présence, ou non, de cellules anormales qui pourraient devenir des lésions cancéreuses par la suite. Il ne détecte que 70% des lésions pré-cancéreuses et dans certains cas, le test peut donner de faux résultats positifs. Chaque frottis positif est suivi d’une biopsie pour confirmer ou infirmer les résultats. Le test HPV peut également être réalisé pour détecter une infection au papillomavirus humain (HPV).
Ce dernier est la cause de 90% des cancers du col de l’utérus. L’inconvénient majeur de cet examen est qu’il y a un risque de sur-diagnostic, car il est fréquent que les femmes de moins de 30 ans soient porteuses du virus.
Un double test
Dans cette nouvelle recherche, les scientifiques français ont fait le choix d’un double test : il peut déterminer le type de HPV et identifier les marqueurs précancéreux. "Ce test unique en son genre allie les avantages des analyses moléculaires (typage des HPV) à ceux de la cytologie cervicale (phénotypage des cellules)", précise Marc Eloit, auteur principal de la recherche. Un essai a été réalisé auprès de 55 patientes, 28 avaient des lésions sans danger et 27 des lésions pré-cancéreuses.
En comparaison au test HPV "classique", l'examen a permis de dépister deux patientes infectées par le HPV en plus. Le test est capable de détecter la présence d’un HPV dans 97,3% des cas. D’après le chercheur, le nombre de cas positifs qui s’avèrent négatifs, et inversement, est moins important avec cette méthode. D’autres essais sont nécessaires avant le développement du test et son accessibilité pour le grand public.
Chaque année, environ 1 000 femmes décèdent d’un cancer du col de l’utérus en France.