La mémoire est parfois surprenante : certaines choses très anciennes restent ancrées dans notre tête alors que des faits récents tombent dans l’oubli. Au sein du California Institute of Technology, une équipe de recherche a utilisé des souris pour comprendre les secrets de notre mémoire. Elle a découvert que l’action simultanée de groupes de neurones provoque une redondance qui permet à certains souvenirs de rester.
Why can we have vivid childhood memories that last over decades but forget someone's name right after we've met them?
— Caltech (@Caltech) August 23, 2019
Caltech researchers fine that neurons can encode long-term memories in a similar way oral storytellers pass along tales over generations. https://t.co/jsD3CTjUHO
Tester la mémoire sur des souris
Les souris ont été soumises à des tests pour évaluer leur capacité à se souvenir d’un nouvel endroit. Elles ont été placées dans un enclos où des repères ont été préalablement placés sur les murs, et de l’eau sucrée a été disposée en guise de récompense. Pendant leur exploration de l’endroit, les chercheurs ont analysé l’activité de leur hippocampe, la partie du cerveau où se créent les souvenirs. Ils ont constaté que plus les rongeurs devenaient familiers avec l’endroit, plus les neurones s’activaient simultanément à l’approche des symboles.
Des neurones qui s’entraident
Pendant 20 jours, les souris n’ont pas eu accès à l’enclos afin de tester l’évolution de leur mémoire dans le temps. Les groupes de neurones précédemment actifs se sont réactivés ce qui a permis aux animaux de rapidement se souvenir de l’endroit. Certains neurones actifs lors du premier essai ne l’étaient plus, mais le fait que l’activité neuronale soit concentrée en groupe permet au cerveau de se souvenir quand même. "Imaginez que vous ayez une histoire longue et compliquée à raconter, compare Walter Gonzalez, le directeur de l’étude. Pour préserver l’histoire, vous pourriez la raconter à cinq de vos amis et vous retrouvez tous ensemble de temps en temps pour la dire à nouveau et permettre à chacun de se souvenir de morceaux qu’il avait oubliés. En même temps, à chaque fois que vous racontez à nouveau l’histoire, vous pourriez inviter de nouveaux amis pour qu’ils l’apprennent et comme ça vous préserver et renforcer le souvenir. Par analogie, vos neurones s’entraident pour encoder des souvenirs qui resteront dans le temps."
Une nouvelle piste thérapeutique pour Alzheimer ?
D’après les chercheurs, si en vieillissant la mémoire montre plus de faiblesse, c’est probablement parce qu’il y a de moins en moins de neurones pour encoder les souvenirs, et donc plus de chances que si l’un des neurones échoue, le souvenir ne reste pas. Les chercheurs espèrent pouvoir utiliser ces découvertes pour mettre au point de nouveaux traitements contre Alzheimer.