Certains médecins s’occupant de patients survivants de cancer ne feraient pas assez la promotion d’une bonne hygiène de vie, probablement par peur de les angoisser. C’est le résultat d’une étude publiée dans la revue CANCER et menée par des chercheurs de l’université Northwestern de Chicago.
Garder une vie saine est particulièrement important pour les survivants de cancer. Ces derniers font face à des risques plus importants de maladies cardiovasculaires ou d'autres affections. C’est pour cela qu’il est conseillé aux médecins d’encourager les survivants de cancer à adopter une bonne hygiène de vie pour protéger leur santé sur le long terme.
Peur d’angoisser ou d’accabler les patients
Dans le cadre de cette étude, l’équipe a interrogé 91 médecins : 30 médecins traitants, 30 oncologues et 31 spécialistes (urologues, gynécologues et dermatologues) s’occupant de survivants de cancers de la prostate, de cancers du sein et de mélanomes.
Concernant les médecins traitants, 90% ont rapporté faire la promotion de choix de vie sains tels que la perte de poids ou l’arrêt de la cigarette au moins auprès de quelques survivants de cancer. Cependant, seuls 26,7% des oncologues et 9,7% des spécialistes ont reconnu le faire également.
Lors des entretiens, les oncologues ont exprimé leur peur d’angoisser ou d’accabler des patients parfois déjà fragiles. Ils ont aussi pointé du doigt le manque de temps et de formation pour faire ce genre de recommandations. De plus, certains médecins estiment que leurs patients seraient moins assidus dans leur prise de médicaments s’ils se souciaient également de perdre du poids.
"Même si les oncologues sont convaincus que les survivants de cancer doivent adopter une bonne hygiène de vie, ils n’ont pas le temps de faire plus que de traiter le cancer, explique le Dr Stump, auteur principal de l’étude. Nous pensons donc que cette aide devrait être apportée par des personnes formées en nutrition, en activité physique et en coaching comportemental dans le cadre d’un programme développé en partenariat avec les oncologues."