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Génétique

Durée de vie : des scientifiques identifient des biomarqueurs de longévité

Par Raphaëlle de Tappie

En étudiant diverses intervention de prolongation de durée de vie sur des souris, proches des humains, des scientifiques ont identifié des biomarqueurs génétiques de longévité. 

monkeybusinessimages/iStock

De nos jours, des douzaines d’interventions sont possibles pour étendre la longévité de divers organismes allant de la levure aux mammifères. Ils incluent des composés chimiques comme la rapamycine, des interventions génétiques telles que des mutations associées à la perturbation de la synthèse de l'hormone de croissance et des régimes alimentaires pauvres en calories par exemple. Mais les chercheurs peinent à comprendre clairement les mécanismes systémiques moléculaires en place pour allonger la durée de vie.

Aujourd’hui, en étudiant les effets de 17 différentes interventions de prolongation de la durée de vie sur l'activité des gènes chez la souris, proches des humains, un groupe de scientifiques de Skoltech (Russie), de l’Université d’Etat de Moscou (Russie) et de l’Université d’Harvard (Etats-Unis) ont découvert des biomarqueurs génétiques de longévité. Les résultats de leur étude ont été publiés cet été dans le journal Cell Metabolism.

Des souris aux humains

"Nous avons soumis des souris de différents sexes et âges à 8 interventions de longévité et nous avons analysé l’expression des changements induits par ces traitements. Après avoir agrégé nos données avec les ensembles de données publiés par d'autres groupes, nous avons obtenu les profils d'activité génétique de 17 interventions. Bien qu'en général les effets produits par les traitements individuels se soient révélés plutôt spécifiques, un certain groupe de gènes a changé son expression de manière similaire en réponse à différentes interventions de prolongation de la durée de vie", explique Alexander Tyshkovskiy, auteur principal de l’étude.

"Actuellement, nous validons ces résultats en testant leur effet sur la durée de vie de la souris. Nous espérons que nos biomarqueurs faciliteront considérablement la recherche de nouvelles interventions de longévité et contribueront à améliorer l'espérance de vie des rongeurs et, à long terme, celle des humains", poursuit-il. 

En parallèle, son équipe et lui ont également développé l’application GENtervention. Cette dernière permet d’étudier les associations entre l'activité des gènes individuels et la longévité.

Une alimentation pauvre en viande, de l’exercice physique et un lien social fort

Concernant cette dernière, il a été prouvé à de nombreuses reprises qu’un certain mode de vie pouvait l’augmenter. Récemment, des journalistes de France 5 ont fait parler d’eux en effectuant un reportage sur les "zones bleues", soit des régions du monde où l’on recense un taux record de nonagénaires et de centenaires en excellente santé. Ces zones sont situées sur les cinq continents : la région de Barbagia se trouve en Sardaigne, l’archipel d’Okinawa est au Japon, la péninsule de Nicoya au Costa Rica, l’île d’Ikaria en Grèce et Loma Linda en Californie. 

Point commun à tous ces endroits : les régimes alimentaires. On y mange généralement peu de viande et dans des petites portions, entre 85 et 100 grammes. Les légumes en revanche ont une place prépondérante dans l’alimentation et sont souvent cultivés à la maison, dans un potager personnel. L’activité physique aurait également un rôle dans la longévité exceptionnelle des habitants des zones bleues, tout comme des liens sociaux forts, une faible exposition à la pollution et bien évidemment, pas d’abus d’alcool ni de te tabac.