Le norovirus, hautement infectieux, est responsable de plus de 20 millions de cas d’intoxication alimentaire aux Etats-Unis tous les ans. Les gastroentérites à norovirus sont également la cause la plus fréquente de gastroentérites épidémiques.
Le norovirus se répand entre autres via les systèmes d’approvisionnement en eau. Dans le monde, 200.000 personnes par an meurent des suites d’une contamination au norovirus.
Une équipe de chercheurs de l’Université d’Arizona a donc cherché à mettre au point une méthode afin de le détecter facilement, même à des niveaux très faibles. Leurs résultats ont été publiés dans la revue ACS Omega.
"Des avancées dans la surveillance rapide de virus humain dans l’eau sont essentielles pour la santé publique, explique Kelly A. Reynolds, co-auteure de l’étude. Cette méthode rapide et peu chère d’évaluer la qualité de l’eau peut être révolutionnaire pour faire reculer les maladies, localement et mondialement."
Un smartphone et du papier
Des dispositifs pour détecter le norovirus existent déjà mais requierent souvent un laboratoire et des outils à plusieurs milliers de dollars. Pour le détecter sur un bateau de croisière ou dans le système hydraulique municipal, les chercheurs ont décidé d’utiliser un smartphone et du papier, à base de puces microfluidiques.
Il suffit de verser de l’eau potentiellement contaminée sur l’un des bouts du papier à base de puces microfluidiques. Avec l’autre bout, le testeur pose une bille en polystyrène fluorescente. Chaque bille est reliée à un anticorps contre le norovirus. Si le norovirus est présent dans l’eau testée, plusieurs anticorps vont s’attacher aux particules du virus ce qui va créer un petit amas de billes fluorescentes.
"Les particules du norovirus sont trop petites pour être repérées par le microscope d’un smartphone, explique Jeong-Yeol Yoon, co-auteur de l’étude. Mais si deux ou trois de ces billes se rejoignent, ça indique que le norovirus est présent, ce qui poussent les billes à s’aggréger."
L’équipe espère développer des méthodes afin de détecter les infections au norovirus encore plus tôt chez les patients et d’étendre le méthode à la détection d’autres particules telles que des produits chimiques cancérigènes.