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Burgers à outrance

Nos déchets donnent du cholestérol aux corbeaux des villes

Par Raphaëlle de Tappie

D'après une récente étude américaine, les corbeaux vivant en zones urbaines auraient des taux de cholestérol plus élevés que ceux de la campagne. Explication : ils auraient tendance à se nourrir de nos restes. 

finwal/iStock

Les humains ne sont pas les seuls à être touchés par l'excès de e cholestérol. D’après une nouvelle étude parue lundi 26 août dans The Condor: Ornithological Applications, les corbeaux vivant dans des zones urbaines souffriraient de taux de cholestérol plus importants que leurs congénères de la campagne. Et ce car ils auraient tendance à se nourrir de nos restes.

Pour en arriver à cette conclusion, Andrea Townsend du Collège Hamilton (Etats-Unis) et ses collègues ont analysé les taux de cholestérol sanguin de 140 bébés corbeaux "vivant" dans des zones rurales et urbaines de Californie. Ils ont ainsi découvert que plus l’environnement était urbain, plus le taux de cholestérol sanguin des oisillons y était élevé.

Pour tester les effets de la nourriture humaine sur les animaux, les chercheurs ont régulièrement distribué des cheeseburgers McDonald’s à des corbeaux installés à New York. Ils ont ensuite comparé leur niveau de cholestérol avec leurs voisins qui avaient dû se nourrir par eux-mêmes. Le résultat est sans appel : les corbeaux nourris au McDo présentaient des niveaux de cholestérol plus élevé que leurs camarades.  

Le cholestérol n’a pas que du mauvais

Toutefois, il est difficile de déterminer si le cholestérol est vraiment mauvais pour les corbeaux, nuancent les chercheurs. En effet, si les taux de survie au cours des trois premières années de vie étaient plus bas chez les corbeaux urbains que chez les ruraux, le cholestérol n’était pas en faute : chez la population new-yorkaise, les oisillons au plus fort niveau de cholestérol ont en fait obtenu de meilleurs résultats quand on a mesuré leur condition corporelle.

"Malgré toute la mauvaise presse qu'il reçoit, le cholestérol a des avantages et remplit beaucoup de fonctions essentielles", explique Andrea Townsend. "C'est une partie importante de nos membranes cellulaires et une composante de certaines hormones cruciales. Nous savons qu'un excès de cholestérol cause des maladies chez les humains, mais nous ne savons pas quel niveau serait "excessif" chez un oiseau sauvage". 

Malgré tout, Townsend n’irait pas jusqu’à recommander de distribuer des cheeseburgers ou autres aliments transformés à des oiseaux. "Les oiseaux sauvages n’ont pas évolué pour consommer de la nourriture transformée et cela pourrait avoir des conséquences que nous n’avons pas mesurées ou qui se montreront seulement sur de plus longues période de temps", développe-t-elle. "Nourrir les oiseaux sauvages peut être une très bonne manière de se connecter avec la nature et cela peut faire du bien de se dire que nous aidons les animaux. Toutefois, je m’inquiète de certains aliments que les humains donnent aux animaux sauvages. Par ailleurs, vivre dans un environnement urbain pourrait ne pas être bon pour leur santé", conclut-elle.

Chez les humains, les aliments ultra-transformés augmenteraient le risque de cancer

Mais les aliments transformés ne sont pas bons pour les humains non plus. Selon un récent rapport de l’Insee, la part des produits ultra-transformés à base de viande, de poisson et de légumes aurait plus que doublé ces dernières années, pour atteindre 41 % en 2006 en France. Aujourd’hui, elle représenterait 80% de notre consommation alimentaire, au détriment des produits demandant davantage de préparation personnelle. 

Pourtant, d’après une étude réalisée en février 2018, la consommation de ces aliments accentuerait le risque de cancer. Dans le détail, une augmentation de 10% de la proportion de produits ultra-transformés dans le régime alimentaire est associée à une augmentation de 6 à 18% du risque de développer un cancer en général et de 2 à 22% pour le risque de cancer du sein. "Les graisses et sauces ultra-transformées et les produits et boissons sucrées sont associées à un risque accru de cancer globalement, et les produits sucrés ultra-transformés étaient associés à un risque de cancer du sein", notaient les chercheurs.