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Après la ménopause

Maladies coronariennes : le tour de taille compte plus que le poids

Par Raphaëlle de Tappie

D'après une nouvelle étude, la région corporelle où se trouve la graisse compte plus pour une maladie coronarienne que l'IMC total, surtout chez les femmes. Ainsi, celles souffrant d'obésité abdominale sont plus à risque que celles atteintes d'une obésité dite classique. 

andriano_cz/iStock

La maladie coronarienne ou athérosclérose qui se caractérise par un durcissement des artères est l’une des maladies cardiovasculaires les plus fréquentes. Dans le pire des cas, elle peut entraîner une crise cardiaque. Parmi les nombreux facteurs de risque, on compte l’obésité. En effet, un excès de graisse provoque, entre autres, le dysfonctionnement des cellules endothéliales, l'insulinorésistance et l'athérosclérose coronarienne. Il s'accompagne également souvent d'autres facteurs de risque cardiovasculaires, comme l'hypertension et le diabète.

Toutefois, d’après une nouvelle étude parue ce mercredi 28 août dans Menopause, la revue de la Société Nord Américaine de la Ménopause (NAMS), chez les femmes, en terme de facteur de risque, c’est l’endroit où se trouve la graisse qui compte le plus, pas l’IMC total. Les femmes souffrant d’obésité abdominale auraient ainsi plus de danger de développer une maladie coronarienne que les autres.  

La ménopause provoque un changement dans la distribution de la graisse

Dans le passé, peu d’études ont essayé de comparer les effets de l’obésité "classique" par rapport à ceux de l’obésité centrale. Ces résultats sont surtout importants pour les femmes après la ménopause car cette dernière provoque un changement dans la distribution de la graisse corporelle, surtout dans dans la région abdominale.

Par ailleurs, avant la ménopause, l’oestrogène protège le système cardiovasculaire des femmes. C’est sans doute pourquoi les femmes non ménopausées ont moins de maladies coronariennes que les hommes. Toutefois, alors que ces niveaux diminuent pendant et après la ménopause, l’incidence de ces afflictions chez les femmes commence à surpasser celles des hommes du même âge.

"Toutes les graisses ne sont pas identiques"

Pour mener à bien leur étude, les chercheurs ont suivi près de 700 femmes coréennes. Ils ont ainsi pu observer que celles souffrant d’obésité abdominale avaient plus de maladies coronariennes que les autres. Aucune différence significative n’était basée sur l’IMC, ce qui veut dire que l’obésité totale n’était pas un facteur de risque pour ces maladies, notent les scientifiques.  

"Les résultats de cette étude concordent avec ce que nous savons des effets néfastes de l'obésité centrale. Toutes les graisses ne sont pas identiques et l'obésité centrale est particulièrement dangereuse parce qu'elle est associée à un risque de maladie cardiaque, la principale cause de décès chez les femmes. Il est important d'identifier les femmes ayant un excès de graisse abdominale, même avec un IMC normal, pour que des interventions liées au mode de vie puissent être mises en œuvre", conclut le Dr Stephanie Faubion, directrice médicale du NAMS.

Première cause de mortalité dans le monde

Ainsi, si l’obésité se calcule avec l’IMC (les personnes ayant un IMC ≥ à 30 en sont atteintes), celui-ci ne détermine en rien l’obésité centrale. Pour mesurer la quantité du tissu adipeux abdominal, le plus simple est de mesurer son tour de taille avec un mètre de couture. Selon l’International Diabetes Federation, un tour de taille supérieur à 94 cm chez l’homme et de 80 cm chez la femme est symptomatique de cette maladie. Pour vérifier le diagnostic de façon plus précise, il faut se rendre chez le médecin pour vérifier sa pression artérielle et effectuer un bilan lipidique complet. En cas d’obésité abdominale, les triglycérides et la glycémie seront élevés.

D’après l’OMS, les maladies cardiovasculaires (MCV) sont la première cause de mortalité dans le monde, le plus souvent par crise cardiaque ou AVC. En France, elles sont à l’origine d'environ 140 000 morts par an, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité juste après les cancers. Dans le détail, à âge égal, le taux de mortalité des hommes est plus élevé que celui des femmes : 300 contre 190 pour 100 000 personnes en 2010, d’après le ministère de la Santé.