Quelles sont les conséquences d’une privation d’oxygène sur l’organisme ? Longtemps, les chercheurs ont pensé que cela tuait les cellules cérébrales des bébés prématurés. Une nouvelle étude, parue dans Journal of Neuroscience, montre qu’en réalité, l’hippocampe est l’organe le plus touché.
L’hypoxie, un risque pour les prématurés
Il y aurait chaque année 15 millions de naissances prématurées sur la planète. La prématurité peut avoir différentes conséquences sur la santé mais certaines sont plus dangereuses que d’autres : la zone du cerveau dédiée à la respiration peut dysfonctionner et le bébé n’a pas le réflexe naturel de respirer. L’hypoxie désigne précisément le fait de manquer d’oxygène, et peut concerner aussi bien les prématurés que des personnes atteintes de broncho-pneumopathie chronique.
Des centaines de phases d'hypoxie hebdomadaires
D’après les constats des chercheurs, un prématuré peut vivre 600 périodes d’hypoxie par semaine, de durée plus ou moins longue. Dans cette étude, ils se sont intéressés aux conséquences qu’elles ont sur leur encéphale grâce à des cerveaux de moutons prématurés. Les scientifiques ont comparé les conséquences de l’hypoxie et de l’ischémie, une circulation sanguine insuffisante, sur le développement de l’hippocampe. Ce dernier est anormal en cas d’hypoxie, mais les cellules cérébrales ne meurent pas contrairement aux précédentes croyances. Plus l’hypoxie est importante, plus les troubles de développement de l’hippocampe sont importants. La croissance anormale des cellules de l’hippocampe a un impact sur le fonctionnement de la mémoire et de l’apprentissage.
Les chercheurs poursuivent leurs investigations et espèrent mettre au point de nouvelles techniques de soin pour diminuer au maximum les conséquences de l'hypoxie sur le cerveau des prématurés.