Causant d’après l’OMS plus d'1,6 million de décès chaque année, le diabète de type 2 se caractérise par un taux anormalement élevé et chronique de sucre dans le sang (hyperglycémie). Causé par un manque d’insuline, une hormone produite par le pancréas, le diabète de type 2 peut occasionner diverses pathologies comme la cécité, l’insuffisance rénale, mais aussi des maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde ou l’accident vasculaire cérébral (AVC).
Une nouvelle étude, cependant, présentée samedi 31 août dans le cadre du Congrès 2019 de la Société européenne de cardiologie, et publiée simultanément dans Cell Metabolism, montre qu’une certaine classe de médicaments prescrits aux patients diabétiques permettraient de prévenir les troubles cardiovasculaires.
Une restauration des cellules progénitrices
L’étude EMPA-HEART CardioLink-6 a porté sur l'empagliflozine, un médicament qui appartient à la catégorie des inhibiteurs SGLT2, ayant pour objectif d’abaisser la glycémie. Les chercheurs ont découvert que les cellules progénitrices circulantes - qui se trouvent dans la moelle osseuse et jouent un rôle dans la santé cardiaque - ainsi que les cellules inflammatoires sont régulées par ce médicament contre le diabète.
"Nous avons vu des essais cliniques à grande échelle qui nous ont clairement démontré que les inhibiteurs de la SGLT2 peuvent également protéger nos patients atteints de diabète contre les maladies cardiaques", affirme ainsi le Dr Subodh Verma, chirurgien cardiaque et scientifique au Keenan Research Centre for Biomedical Science (KRCBS) de l'hôpital St. Michael's. "Avant notre étude, on ne savait pas pourquoi cela se produisait."
En utilisant des échantillons sanguins de l'étude EMPA-HEART CardioLink-6, l’équipe de recherche a pu montrer que dans le diabète, les cellules progénitrices régénératives étaient réduites. Chez les patients qui prenaient de l'empagliflozine, cependant, ces cellules progénitrices ont été restaurées.
"Nous avons constaté que chez les personnes atteintes de diabète, non seulement les cellules progénitrices bénéfiques ont augmenté, mais nous avons également observé des signes de réduction de l'inflammation et du stress oxydatif, qui peuvent également contribuer aux maladies cardiovasculaires", détaille le Dr David Hess, qui a aussi participé aux travaux.
Selon les chercheurs, ces nouvelles découvertes pourraient servir de base à de nouveaux traitements pour les patients atteints de maladies cardiaques compliquées par le diabète.