Inutile pour les plus de 70 ans de se lancer dans une cure d'aspirine pour chercher à vivre plus longtemps en bonne santé ! Même chez les personnes souffrant de risques de maladie cardiovasculaire. Telle est la conclusion d'une étude présentée le 2 septembre devant le congrès de la Société Européenne de Cardiologie à Paris.
Une étude qui vient confirmer les lignes directrices posées en Europe sur la prévention des maladies cardiovasculaires qui ne recommandent pas la prise régulière d'aspirine en raison du risque accru d'hémorragie majeure.
Risque d'hémorragie
C'est d'ailleurs ce risque d'hémorragie que souligne l'étude qui confirme que chez des patients à risque modéré, chez les diabétiques et chez les plus de 70 ans, il serait plus important que les réductions "modestes" de risque de maladies cardiovasculaires auxquelles est liée l'aspirine.
Les chercheurs ont observé que chez les personnes âgées de 70 ans et plus sans maladie cardiovasculaire, la prise de 100 mg par jour d'aspirine n'avait aucun effet sur le critère principal de la survie sans incapacité. Leur analyse a examiné si ces résultats concernant le principal critère d'évaluation -choisi pour refléter les raisons de la prescription d'un médicament préventif chez une population âgée par ailleurs en bonne santé- pouvaient varier en fonction du risque de maladie cardiovasculaire de base.
Pas d'amélioration de la survie sans incapacité
Pour les participants qui appartenaient au tiers inférieur pour le risque de maladie cardiovasculaire, il n'a été observé aucun avantage lié à la prise préventive d'aspirine alors qu'en revanche ce groupe présentait un plus fort risque de saignement. Pour les participants appartenant au tiers le plus élevé pour le risque de maladie cardiovasculaire, les taux d'événements cardiovasculaires étaient bien significativement plus faibles mais sans que cela se traduise par une amélioration significative de la survie sans incapacité.
"Les résultats soulignent que le compromis risque-bénéfice pour l'utilisation de l'aspirine chez les femmes et les hommes en bonne santé varie selon les niveaux de risque de maladie cardiovasculaire mais ne permet pas d'identifier les individus chez lesquels cela se traduirait par une survie sans incapacité plus longue", a conclu l'auteur de l'étude, Christopher Reid, professeur à la Curtin University de Perth en Australie.