L’enquête continue. Alors que 216 personnes ont développé ces dernières semaines une maladie pulmonaire grave à travers 25 Etats aux Etats-Unis, conduisant à un décès, les autorités sanitaires sont sur le qui-vive. Les malades ayant tous comme point commun d’avoir vapoté, elles ont appelé vendredi 30 août les citoyens américains à ne pas utiliser d’ingrédients achetés dans la rue dans leurs cigarettes électroniques. Et surtout pas du cannabis.
"Dans de nombreux cas, les patients ont reconnu l’utilisation récente de produits de cigarette électronique contenant du tétrahydrocannabinol (THC) lors d’une conversation ou d’entretiens avec le personnel de santé", expliquent les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) dans un communiqué. Les vapoteurs "ne doivent pas modifier les produits de cigarettes électroniques ou leur ajouter des substances qui ne sont pas prévues par le fabricant", avertissent donc les CDC et la Food and Drug Administration (FDA).
Les enquêteurs n’ont cependant pas encore réussi à identifier de marque ni de produit spécifique à l’origine de ces hospitalisations. Les malades souffrent de toux, d’essoufflement, de douleurs de poitrine et dans certains cas de vomissements et de diarrhées.
La création d’addiction chez des jeunes n’ayant jamais fumé de cigarette classique
"Indépendamment de l'enquête en cours, les produits de cigarettes électroniques ne doivent pas être utilisés par les jeunes, les jeunes adultes, les femmes enceintes et les adultes qui ne consomment actuellement pas de tabac", rappellent donc les autorités.
Aux Etats-Unis, les cigarettes électroniques sont commercialisées depuis 2006. Les scientifiques estimaient jusqu’ici qu’elles étaient moins toxiques que les cigarettes traditionnelles. Toutefois, récemment, une étude a identifié des produits chimiques dans certains liquides de e-cigarettes Juul, extrêmement populaires auprès des jeunes américains.
D’après certains chercheurs, ces produits chimiques peuvent être particulièrement irritants pour les poumons et causer des dommages quand ils sont inhalés. Et si de nombreux experts assurent toujours que les cigarettes électroniques sont moins nocives que les traditionnelles, on a constaté aux Etats-Unis la création d’addiction chez des jeunes n’ayant jamais fumé de tabac.
Les lycéens français de plus en plus accros au vapotage eux-aussi
En effet, en mars 2019, les Centres de contrôle des maladies ont publié un nouveau rapport mettant en évidence l’augmentation de l’utilisation de cigarettes électroniques chez les jeunes étudiants. Ainsi, sur l’année 2018, plus d’un lycéen sur quatre (27,1%) a consommé de façon régulière (20 jours ou plus sur une période de 30 jours) un ou plusieurs produits du tabac (i.e. cigarette, cigarette électronique, pipe, cigare..), ce qui constitue une augmentation de 38% par rapport à l’année 2017. Dans le détail, l’utilisation de la cigarette électronique a quant à elle augmenté de 78% entre 2017 et 2018.
Inquiètes, les autorités sanitaires ont fini par engager une politique de fermeté contre les fabricants pour faire respecter l’interdiction de vente aux moins de 18 ou 21 ans, en fonction des Etats.
Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls à être concernés par la popularité grandissante du vapotage chez les jeunes. Selon une étude de l’OFDT parue en juin, en France, un peu plus de la moitié des lycéens a aujourd’hui déjà expérimenté la cigarette électronique (52,1%) contre un tiers (35,1 %) en 2015.