"Le cancer pourrait probablement devenir la principale cause de décès dans le monde dans quelques décennies seulement". Cet avertissement du Dr Gilles Dagenais, professeur à l'université Laval du Québec, s'appuie sur l'étude dont il est l'auteur principal et qui montre que le cancer est déjà devenu en 2017 la deuxième cause de mortalité dans le monde, représentant 26% de tous les décès.
55 millions de décès dans le monde toutes causes confondues
On estime, selon cette étude publiée dans The Lancet et présentée au congrès de la Société Européenne de Cardiologie qui se tient à Paris jusqu'au 4 septembre 2019, que 55 millions de décès, toutes causes confondues, sont survenus dans le monde en 2017. 17,7 millions de ces morts étaient dues à une maladie cardiovasculaire qui reste la première cause de mortalité dans le monde. Mais si l'on observe la situation en fonction du niveau de revenu de chaque pays, c'est bien le cancer qui est devenu la principale cause de décès dans les pays les plus riches.
Une prévention efficace des maladies cardiovasculaires
Ces chiffres seraient dus à une meilleure prévention et à de meilleurs traitements des maladies cardiovasculaires dans les pays aux revenus les plus élevés. "Les stratégies de prévention et de gestion à long terme des maladies cardiovasculaires se sont révélées efficaces pour réduire le fardeau qu'elles représentaient dans les pays aux revenus les plus élevés", souligne le Dr Salim Yusuf, un des chercheurs ayant participé à l'étude PURE.
Mais les auteurs de ces travaux rappellent qu'il est nécessaire de faire preuve de "prudence" dans l'interprétation des résultats obtenus. En effet, l'étude PURE qui implique une cohorte de 21 pays n'inclut pas les données de l'Afrique de l'Ouest, de l'Afrique du Nord et de l'Australie. Les données des pays à faibles revenus sur lesquelles elle s'appuie proviennent principalement d'Asie du Sud et de quelques pays africains.