Les mécanismes impliqués dans le développement de la schizophrénie diffèrent au moins partiellement entre hommes et femmes. C'est la conclusion d'une étude coordonnée par l'université de Finlande Orientale et l'université d'Helsinki qui a permis d'identifier un certain nombre de gènes spécifiques au sexe liés à la schizophrénie à l'aide de neurones dérivés de souches pluripotentes correspondant au stade de développement du deuxième trimestre de grossesse.
Différences d'expression des gènes et des protéines chez des jumeaux monozygotes
L'étude dont les résultats viennent d'être publiés dans Nature Communications a examiné les différences d'expression des gènes et des protéines dans les neurones de jumeaux monozygotes -c'est à dire partageant le même patrimoine génétique- discordants pour la schizophrénie et les témoins sains ainsi qu'entre les hommes et les femmes.
La schizophrénie était associée à des altérations de plusieurs voies, telles que celles liées au métabolisme des glycosaminoglycanes et des neurotransmetteurs et à la synapse GABAergique. Cependant, une grande proportion des gènes liés à la schizophrénie s'exprimaient de manière différente dans les cellules des hommes et des femmes.
Des traitement de la schizophrénie plus spécifiques au sexe
Selon les chercheurs, cela signifie que de nombreux gènes liés à la schizophrénie sont spécifiques au sexe. Ce qui pourrait expliquer que les symptômes de la maladie ne se manifestent généralement qu'après l'adolescence, lorsque l'expression de nombreux gènes spécifiques au sexe change. Les résultats de cette étude invitent, selon ses auteurs, à réfléchir à un éventuel besoin de traitements de la schizophrénie plus spécifiques au sexe.