Baisse des cibles de LDL-C (le mauvais cholestérol), validation du recours aux traitements intensifs, les dernières recommandations de la Société Européenne de Cardiologie et de la Société Européenne d'Athérosclérose qui viennent d'être présentées lors du congrès de l'ESC à Partis plaident pour une prise en charge plus agressive des dyslipidémies.
Il s'agit de cibler des taux encore plus bas de LDL-C, ce que l'on appelle le mauvais cholestérol, et de tenir compte des essais qui ont démontré que l'ajout de l'ézétimibe ou d'un anti-PCSK9 à une thérapie par statine diminuait le risque de maladie cardiovasculaire de façon corrélée à la baisse du taux de LDL-C.
Baisser le taux de cholestérol à tout prix
Autrement dit, puisque plus le taux de mauvais cholestérol atteint est bas, moins le risque cardiovasculaire est élevé, il faut atteindre à tout prix ce taux le plus bas, y compris en utilisant des traitements "de choc".
Ces nouvelles recommandations -les précédentes dataient de 2016- accompagnent le résultat d'études qui ont confirmé l'émergence de nouvelles données ces dernières années. Ces travaux ont notamment établi que le LDL-C et l'ApoB (une lipoprotéine du foie et de l'intestin qui est un marqueur indépendant du cholestérol d'un risque cardiovasculaire) jouaient un rôle dans l'athérogenèse et que le fait que l'augmentation du LDL-C soit lié à des maladies cardiovasculaires athérosclérotiques "ne relevait plus de l'hypothèse mais de la preuve".
Certains traitements ne sont pas disponibles en France
Parmi les traitements intensifs préconisés par ces nouvelles recommandations, l'anti-PCSK9 (qui neutralise une protéine empêchant le foie d'éliminer le mauvais cholestérol) ajouté à une thérapie par statine n'est pas actuellement disponible en France. La Haute Autorité de Santé qui délivre dans notre pays les autorisations de mise sur le marché de nouveaux médicaments a estimé dans un rapport de novembre 2018 que le service médical rendu par cet anti-cholestérol était "insuffisant" pour justifier d'une prise en charge. Le coût d'un traitement par anti-PCSK9 revient à plusieurs milliers d'euros par an.